Article intéressant, encore une fois.
Je passe le CAPES d’anglais pour la troisième fois cette année, donc, je suis en bonne position pour dire que le mode de recrutement n’est pas ce qui se fait de mieux (sinon, ils m’auraient déjà pris :p)
Mais je voudrais rajouter un point ou deux sur le pourquoi du retard de la France dans l’enseignement de l’anglais (en dehors, encore une fois, des questions très justement soulevées par l’article).
Le problème aussi, en France, c’est la sacralisation du français et, du coup, le manque d’immersion dans les langues étrangères.
Une fois l’élève sorti de sa classe d’anglais, il ne verra pas de films en VO à la télévision, les cinémas qui proposeront des films en VO sont minoritaires, et, de toute façon, s’il va au cinéma, il ira sûrement voir le film en version doublée. Il ne lira pas en anglais chez lui. Ses parents ne l’entraîneront pas à l’oral.
Bref, l’anglais n’existe plus en dehors de la classe. Dans la vie de tout les jours, la pression linguistique de notre langue maternelle est extrêmement forte, ce qui mène, par exemple, à des trucs complètement absurdes genre les commentateurs sportifs qui sont obligés d’appeler « coup de pied de coin » le corner au foot, ou le « cédérom », car régulièrement, la langue française montre ses petits muscles contre les méchants anglicismes.
Ce qui explique, par exemple, le niveau très élevé, voire bilingue de l’anglais en Suède, où ça ne leur pose pas de problème de faire cohabiter deux langues, leur langue maternelle et l’anglais, dans leur sphère quasi-quotidienne.
Donc, en gros, il faut savoir ce qu’on veut.
Soit on laisse plus de place aux langues étrangères dans la vie de tout les jours, soit on garde l’idée que le français prime avant tout, et dans ce cas-là, il faut accepter le fait qu’on aura toujours un retard sur beaucoup d’autres pays.