Ou encore....
LA MERDE
Si d’autres dans ces vers célèbrent les orages
Encensent l’opulence aux brillants équipages
Vantent d’une beauté les appâts arrondis
Ou les cantiques purs des saints du paradis,
Moi, je ne veux chanter, ni les saints, ni les anges,
Mais les odeurs exquises qu’exhalent les vidanges
Et présenter la merde à vos yeux étonnés.
Or, ouvrez tous l’oreille mais bouchez vous le nez.
Lorsqu’ après un dîner le ventre vous tiraille
Et qu’alors vous sentez la merde qui travaille
Quel plaisir de penser que bientôt un peu loin
Vous irez vitement pour chier dans un coin.
Et là, en appuyant le coude sur la cuisse
Vous verrez en chiant la fontaine qui pisse
Si vous savez chier dans les règles de l’art
Gardez-vous qu’un papier ne vienne par hasard
Essuyer votre cul tout barbouillé de foire,
Non ! non ! point de papier si vous voulez m’en croire
Jetez avec dédain ce papier dangereux
Mieux vaudrait mille fois rester le cul merdeux
Mais que le bout du doigt fasse seul cet office
Quand vous aurez trois fois essuyé l’orifice
Qui vient de s’entrouvrir
Comme une tendre fleur au souffle du zéphyr
Chieurs, après le doux plaisir
Si vous voulez goûter encore des charmes
Sur la blanche façade, imitez quelques larmes
Ah qu’il est beau de voir le long d’une muraille
Un régiment d’étrons, en ordre de bataille
Les plus gros à nos yeux semblent des généraux,
On y voit des sergents, lieutenants et caporaux.
Les uns en vrais troupiers fument d’un air capable
D’autres, aimant mieux les plaisirs de la table
Sont plongés jusqu’au cou dans un liquide impur,
Celui-ci, déjà saoûl, s’étend le long du mur
Cet autre, vieux soldat aux nombreuses campagnes,
Porte à son front bronzé les rides des montagnes
Et ce tambour-major tout couvert de fumée
Et ce vieux grenadier dont s’honore l’armée,
Et ce jeune conscrit, timide étron gelé
Qui craint d’être bientôt par un chien, avalé.
Tantôt c’est un étron au front pyramidal
Si gros qu’on le croirait fils du cul d’un cheval,
Tantôt c’est un étron qu’un cul capricieux
Amasse en riant et jette sous les yeux,
Tantôt on croirait voir un paquet de ficelle
Chef d’œuvre ingénu du cul d’une pucelle.
Je ne parlerai pas de ces petites crottes
Qu’à peine l’on ressent sous le talon des bottes
Ni des merdes de chiens, pâles et sans odeur,
Ni des merdes de chats à l’infecte vapeur
Non, je ne veux chanter que les étrons chrétiens
Et non ceux des chevaux, des oiseaux ou des chiens
Là, je m’arrête enfin mais j’adrese aux chieurs
Des avis importants, le fruit de mes labeurs.
Désormais mes amis, pour que rien ne se perde
Ne jetez plus aux lieux vos vases pleins de merde
Chiez un peu partout, au milieu des chemins,
Non, pour mieux admirer, chiez dans vos deux mains,
Chiez dans vos fichus, chiez dans vos mouchoirs
Chiez bien, chiez dru, du matin jusqu’au soir
Quand vous aurez fini ces passe-temps aimables
Vous direz, j’ai bien vu des choses admirables,
Des bijoux, des diamants, des fleurs etc …
Mais une belle merde est le nec plus ultra.
Victor HUGO
22/02 09:58 - Voris
Georges Yang, vous êtes excessif comme gars. Si j’approuve parfaitement votre réaction (...)
21/02 23:15 - Rough
Bravo Georges, Superbe article !....Comme tu dis ces sauvageons de Sarcelles ou de (...)
21/02 23:05 - ChatquiChouine
21/02 19:45 - johnford
Biensur qu’il faut cogner, il faut rendre leur virilité aux hommes. Et quand une personne (...)
21/02 13:55 - Iren-Nao
21/02 08:06 - Lucien Denfer
Je suis plutôt d’accord avec l’auteur, la violence ne sert à rien, pas plus que de (...)
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