RÉGIONALES. « Nos règles collectives ont donc été transgressées, pour ne pas dire qu’elles ont étéarbitrairement bafouées. La direction nationale de l’UMP, mise devant le fait accompli à un mois seulement du scrutin, a annoncé qu’elle sanctionnerait Brigitte Barèges »
C’est ce qu’ont pu découvrir les adhérents de l’UMP ce matin au courrier. La lettre qui leur est adressée est partie ce mardi, signée de Christine de Veyrac, présidente de l’UMP-31 et de sa secrétaire générale, Chantal Dounot.
Un appareil qui dézingue sa candidate auprès de ses militants, c’est nouveau sur le marché politique. « Il est permis de sentir qu’il n’y a pas une grande émulation de l’UMP autour de Brigitte Barèges », ajoute Chantal Dounot comme pour enfoncer le clou.
La liste déposée en préfecture par la maire de Montauban n’est toujours pas digérée par les membres et l’encadrement départemental du parti présidentiel.
« Je sais que c’est la mode de ne pas reconduire les sortants, peste un militant toulousain très, très aguerri. Mais de là à ne pas laisser la moindre place à la conseillère régionale sortante Danièle Damin... » Exit de même Grégoire Carneiro, « un des rares maires que nous ayons encore », reprend-il. Idem François Chollet « pourtant chef de file de l’opposition à l’agglo ».
Pour constituer son équipe, Brigitte Barèges s’est ainsi exonérée de toutes les contraintes de son parti. Elle affirme avoir reçu, avant de ce faire, l’aval de l’Elysée. Lequel Elysée aurait démenti, selon ses détracteurs. Le problème étant que, la maison Sarkozy se refusant à tout commentaire à ce sujet, rien n’atteste ni de cet aval, ni de ce démenti.
« C’est la première fois que je vois ça », se désole notre militant aguerri, pour le coup estomaqué. La secrétaire générale de l’UMP en Haute-Garonne nous précise toutefois que c’est bien pour la liste déposée par la candidate que le parti « travaillera et ira voter ». C’est dit sans convictions mais, au moins, c’est dit. C’est ce qui s’appelle le service minimum.
Les règlements de compte sont remis à plus tard. « L’UMP n’est pas un parti aussi structuré que le RPR », observe Chantal Dounot, selon laquelle la démocratie qui y a été introduite n’aurait pas eu les « effets aussi positifs » qu’escomptés.
Le RPR, c’était le régime « pas une tête qui dépasse ». L’UMP en ce moment, c’est la PS des grands jours... Si les résultats régionaux du parti présidentiel sont aussi piètres qu’annoncés, des têtes pourraient bien rouler dans la sciure. Á Toulouse en tout cas, les haches à décapiter sont aiguisées.