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Commentaire de Son Ôguste Insanité BADGURU Ier

sur Les origines phéniciennes de notre identité nationale


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S.Ô.I Shri BaBâd Guru Lashpâ Son Ôguste Insanité BADGURU Ier 18 février 2010 19:56


M. Mourey,

 

Reprenons donc sur votre dernier commentaire.

 

« Moi non plus, je ne comprends pas votre raisonnement. Vous évoquez Nurea. C’est une hypothèse ancienne qui n’a jamais été argumentée alors que mon hypothèse de Bibracte/Nuerax au Mont-Saint-Vincent l’est. Si on me refuse cette hypothèse, le débat n’a plus pour moi aucun sens. »

 

Votre hypothèse qui assimile Bibracte à Nyrex ou Nuerax ne relève aucunement de l’argumentation mais de l’interprétation.

 

Quant à l’hypothèse norique et donc Noreïa ou Nurea : dans un premier temps, je vous renvoie à mon commentaire destiné à Antenor et évoquant les groupes Thraco-cimmériens.

 

Donc rapidement : sommaire argumentation sur Nurea/Noreïa, soit l’hypothèse norique :

 

Pourquoi donc ? 1) nous sommes dans l’espace danubien 2) les Illyriens peuvent être rattachés aux groupes thraco-cimmériens évoqués dans mon commentaire à destination d’Antenor 3) le mot fer dans les langues celtiques/germaniques a une probable racine thraco-illyrienne. 4) la Norique était riche en minerai de fer, cette réputation justifiée se maintiendra trés longtemps (Noricus ensis et fer utilisé largement pour les armes romaines) 5) l’ouverture sur la plaine pannonienne supporte l’idée d’un mouvement Est-Ouest (espace pontique&caucasien vers espace danubien) et s’accorde avec une métallurgie du fer antérieur à l’Est et au Sud de l’Europe Occidentale et Centrale.

 

Donc : il y a bien plus d’arguments en faveur de l’hypothèse norique et donc d’un foyer de diffusion à partir de l’espace danubien qu’en faveur de votre hypothèse bourguignonne que rien ne supporte mise à part vos acrobaties fantaisistes qui volontairement ignore par exemple une racine celtique évident dans le nom bibracte.

 


 « Vous dites que les humains ayant la fâcheuse tendance de se déplacer au cours de l’Histoire… Permettez-moi de relativiser votre affirmation tout au moins en ce qui concerne la Gaule. L’archéologie ne révèle pas ici une situation troublée comme celle du Proche-Orient. Je vois plutôt une stabilité des populations mais surtout la permanence des points forts du terrain. Il n’y a aucune raison ni aucun témoin qui permettent de penser que la capitale arverne de Gergovie que je situe au Crest et celle de Bibracte que je situe sur le horst du Mont-Saint-Vincent aient changé de place depuis leurs fondations. C’est ce qui explique le malentendu qu’il y a entre nous, qui vous fait sauter d’une époque à une autre sans lien entre elles alors que je cherche un fil conducteur et une continuité logique d’évolution et de développement. Cela explique aussi, en partie, les erreurs de localisation de nos capitales gauloises, avec toutes ses conséquences pour la compréhension de notre histoire. »

 

La diffusion de la culture celtique ainsi que les migrations de groupes celtes (par exemple jusqu’à la lointaine Irlande) contredisent votre vision d’une supposée stabilité inhérente aux peuples celtes.

 

Quant au passage, sur mes sauts temporels  : l’expression « c’est l’hôpital qui se… » sera ma réponse. M. Mourey, je ne saute pas d’une époque à l’autre, lorsque je réponds à Antenor par exemple, je suis bien un fil conducteur qui me permet de relier les divers espaces géographies et aires culturelles&linguistiques qui nous concernent. De la même façon, lorsque je vous rappelle quelques faits sur le monde oriental du Xème siècle, je ne fais que corriger vos sauts temporels et vos liens fantaisistes qui par exemple assimile espace babylonien et espace syropalestinien antiques ou protohistoriques.

suite donc.

 

« Quand vous dites : il n’y a aucun moyen de savoir où les auteurs antiques cités plaçaient les Keltoï puisqu’il n’y a aucune précision dans leurs récits. Bien sûr que si ! Mais, pour cela, il faudrait que je fasse tout un article, peut-être ? Ici, cela serait un peu long. »

 

Non, M. Mourey aucun article ne vous permettra de démontrer que les auteurs antiques avaient des connaissances géographiques ou représentations spatiales précises et non approximatives et/ou erronées. Les auteurs qui nous concernent sont grecs et leurs connaissances autant de l’intérieur des terres d’Europe continentale ou centrale que des côtes occidentales sont vagues, imprécises, et indirectes : ils ne font que reprendre ce qu’ils ont recueilli par ci, par là, ont une vision mythologique et non géographique, etc… bref , ils nous renseignent avant tout sur la vision du monde qu’ils avaient à l’époque et non pas sur le monde tel qu’il était (à entendre par là : répartition géographique des groupes humains et cultures).

 « Je ne souscris pas aux vagues d’invasion pré-celtiques comme on nous l’explique. Certes, je crois à une émigration venant du Levant, pays de Canaan et Liban compris, mais sous forme de peuplades socialement et militairement organisées qui se déplacent en imposant leur autorité sur des populations autochtones en place sans défense valable. Je crois, en Gaule tout au moins, à un processus de colonisation qui s’étend en toile d’araignée à partir d’une colonie mère. Mont-Saint-Vincent/Bibtacte et Gergovie/Le Crest étant des colonies-mères. Ce qui signifie qu’avant de pouvoir lancer leurs expéditions gauloises aux environs du VIème siècle, au temps de Tarquin l’Ancien, ou après, il a fallu un assez long processus de colonisation étendue. »

 

Les peuplades socialement et militairement organisées de l’espace syropalestinien sont sémites : il n’y a rien de sémite ou sémitique en Bourgogne. Un oppidum celtique n’a rien à voir avec une cité phénicienne, cananéenne ou babylonienne. Les arts celtiques n’ont rien à voir avec les arts proche ou moyen-orientaux, les croyances de même, l’organisation sociale aussi, ainsi que les techniques agricoles, militaires, etc…

 

De plus, pourquoi ces peuplades ayant la maîtrise de la métallurgie du fer, iraient-elles se réfugier en Bourgogne, pas vraiment connue pour sa richesse en minerai de fer, alors que l’espace rhénan, à proximité, lui est connu pour ses ressources abondantes en fer. Je ne vous demanderai même pas pourquoi ces populations auraient-elles abandonner l’écriture alphabétique.

 

«  En fait, vous, ou plutôt vos confrères, sont dans un paradoxe. D’un côté, ils comprennent très bien les troubles du Proche-Orient qui ont, soit anéanti soit poussé à l’émigration des populations entières, mais ils refusent à ces émigrés la possibilité de s’être installés sur des terres nouvelles et de les avoir colonisées. Ils voient bien cette poussée militaire et démographique est-ouest qui a poussé à l’émigration mais ils ne veulent pas se rendre compte que seul le couloir Rhône/Saône pouvait l’absorber et ensuite le diriger dans toutes les directions à partir du carrefour qu’était le Cabillo du pays éduen, citvitas dépendante de Bibracte comme l’a écrit Strabon. »

 

Sur mes hypothétiques confrères,  soumis au joug du paradoxe, ma réponse sera claire : M. Mourey, je n’appartiens à aucune organisation chargé de propager des vérités historiques. Cet argument n’a aucune valeur, et ne concerne pas nos échanges.

 

Donc sur ces populations entières poussées à l’émigration  : M. Mourey, vous dites avoir une vision militaire donc ne pensez-vous pas que les diverses puissances régionales poussant ces populations à émigrer auraient eu pour premiers objectifs le contrôle de ressources stratégiques tel que le fer (pour les armes), le bois (pour les vaisseaux) ou le contrôle des ressources agricoles (stockage de nourriture) pour les colons ? D’autant plus que dans l’espace syropalestinien les ressources en fer, ou bois sont des ressources beaucoup plus stratégiques qu’en Europe Occidentale boisée et riche en minerai de fer.

 

Croyez-vous vraiment que la construction de flottes gigantesques, pouvant supporter une colonisation armée outremer ait pu passer inaperçue ? et si ces populations que vous imaginez étaient capables d’un tel effort de guerre/colonisation en Europe Occidentale, pourquoi dés lors s’en seraient-elles montraient incapables dans une région qu’elles connaissaient ?

 

Je vous le répète encore : oui, nous avons des mouvements migratoires ou de colonisation : il s’agit de ceux participant à l’expansion maritime des Phéniciens, qui se voit matérialisée par prés de 300 comptoirs dont aucun ne se trouve à l’intérieur des terres gauloises.

 « Vous me demandez de prouver mes dires par des traces, notamment des vestiges archéologiques. Je vois que la troisième partie de mon article ne vous a pas convaincu. Cela n’a rien d’étonnant. Les paradigmes actuels sont tels que tout doit s’inscrire soit venant du monde grec soit venant des Romains. Changer les paradigmes et essayez de faire des rapprochements dans le domaine des poteries, des bronzes, des céramiques etc. Tenez ! je viens de regarder le trésor de Blanot, en Côte-d’or. Ces bracelets en or sont-ils si différents de ce qu’on trouve chez les Phéniciens. »

 

Mais où avez-vous vu que je m’enfermais dans un paradigme gréco-romain ? c’est votre cas, c’est vous qui considérez les sources grecques comme fiables, c’est vous qui considérez la mythologie grecque comme une source en matière de mouvements migratoires ou de localisation géographique : VOUS et non moi !

 

A aucun moment, je ne me réfère à une quelconque source gréco-romaine : je n’en parle pas, puisque les sources grecques ou romaines sont largement antérieures à la période qui nous concerne, de plus elles sont  empruntes d’idéologie et d’une vision ethnocentriste du monde.

 

Voilà donc ma première réponse, je continuerai plus tard.

 

Cordialement,


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