@Spartakus FreeMann
Petite remarque sur l’hypothèse
matsal.
Si je me fonde
sur la racine protosémitique : *t_̣il (l)- le doublement du l
est optionnel,le ts sensé muter en un
double s en grec aussi. De plus pour
cette racine ainsi que la racine hébraïque ṣel, (doublement du ‘l absent) :
le sens primitif strict est bien ombre, pour arriver à l’idée de protection je dois donc passer
par les formes hébraïques tselel ou tsalal (tsay’-lel, tsaw-lal’), la
forme tselem (tseh’-lem).
A noter que ces formes (tselel et tsalal) peuvent renvoyer à un sens plus
ancien ou primitif et qui implique la notion de s’écrouler, s’effondrer (baptême
peu prometteur pour une ville nouvelle) ou bien encore de planer (aigle) ;
bref la racine primitive entend les notions de vibration, oscillation.
La forme finale devrait donc être une fois passé par le grec : massalalia et non massalia, il n’y aucune raison pour que le doublement du ‘l ne soit
pas préservé.
Par contre la racine araméenne pour ombre est ṭull. ṭwl, ṭwlʾ ṭll, ṭllʾ et entend déjà le sens de protection.
Problème est donc
alors de rajouter une supposition à une suite de suppositions et de voir des
colons araméens à Marseille.
De plus, nous ne sommes pas renseigné sur la possibilité d’une mimation finale
(comme dans la forme tseh’-lem) : l’hypothètique forme ma-tsal(-al-) renvoyant à un titre, attribut/fonction
de la divinité ; enfin nous tombons sur la possibilité d’une mutation des voyelles, ces colons étant issu de l’espace cananéen nord-occidental où ces
mutations entre les divers dialectes cananéens sont possibles&habituelles.
Enfin remarque
plus générale : suivant les us cananéens, le nom d’une ville dédiée à un
dieu devrait être construite ainsi sous la forme suivante b’t’-nom du dieu ou d’un de ses titres : soit donc Beyt Matsal (en supposant que ce soit
effectivement une forme possible : nommer une ville par le seul attribut d’un
dieu est plus qu’une hypothèse douteuse) soit Beyt Yah.
Ce qui ferait, de cette hypothètique Marseille phénico-araméo-cananéenne pré-6ème siècle
dédiée à Yah, et donc une Beyt Yah, la rivale de Jérusalem :
puisque un peu plus tôt : " Salomon commença à bâtir la maison du Seigneur à Jérusalem, sur
le mont Moria ; là, [le Seigneur] était apparu à son père David, qui avait fixé
son choix sur l’emplacement lui appartenant dans l’aire d’Ornan, le
Jébuséen.". Chroniques 2-3 (simple boutade Yah ne renvoyant pas systèmatiquement à YHWH)
Mais j’imagine que certains
verront dans la fondation de Marseille une réaction à la destruction du Temple
par Nabuchodonosor II au 6ème siècle av. JC. Bref, les racines de massalia sont sans doute à rechercher dans
la langue ligure.
Cordialement,