Il est vrai que le sens que l’on donne souvent à démocrate est proche de celui de populiste. Sauf qu’étymologiquement parlant, le démocrate est celui qui est en faveur de la démocratie et qui en respecte les valeurs (BHL n’emploie ce terme qu’uniquement dans la seconde acceptation, considérant au fond que la démocratie se passe très bien du peuple). La démocratie est le gouvernement du peuple et se réfère, sinon à un ordre institutionnel, du moins à un socle de principes qui empêche toute souveraineté autre que populaire.
Si dans notre système institutionnel actuel, le populiste soutient la souveraineté du peuple, il n’y est pas indéfectiblement lié et peut donc exister dans un autre contexte institutionnel (exemple : l’empire romain, comme mentionné dans mon article).
Le terme « populiste » serait plutôt proche à mon sens du mot républicain dans son acceptation antique mais avec les référents d’aujourd’hui : le républicain est favorable à un gouvernement œuvrant pour le « bien commun » sans présupposé institutionnel (acceptation antique du terme), ce « bien commun » étant l’intérêt du peuple entendu comme corps des citoyens (référence actuelle du mot « peuple », qui n’est pas la peuplade antique).
Donc vous voyez que l’ambiguïté du terme n’est au fond pas si présente.
Quant à ne plus l’utiliser, je le veux bien pour l’acceptation qui sert à jeter l’anathème, mais je tiens personnellement à l’utiliser pour qualifier mon positionnement.