J’ai plusieurs remarques à faire sur votre commentaire :
D’abord, la rhétorique populiste (je préfère le mot « démagogique », mais bon) n’est pas nécessairement anti-élites. Exemple type : Louis-Napoléon Bonaparte, lorsqu’il était président de la République et qu’il menait campagne pour mettre en place l’Empire entre 1851 et 1852 tenait un discours populiste dans lequel il proclamait que la grandeur de la France et l’intérêt du peuple passaient par les élites.
Ensuite, le mot « populiste » désigne :
- soit l’adepte d’une doctrine nommée le populisme
- soit « des gens très dangereux qui entretiennent les peurs et les haines des peuples pour aboutir le plus souvent à des dictatures » (vous y allez fort dans le genre, mais après tout, c’est l’idée)
C’est-à-dire que le sens premier du mot se réfère directement à une doctrine sociale fondée sur une pratique politique de nombreuse fois mise en application, le deuxième à une méthode électoraliste. Or il se trouve qu’aujourd’hui « on » (entendre le « microcosme » désigné par M. Barre) n’emploie le mot « populiste » que dans cette seconde acceptation (qui est celle, en fait, du mot « démagogue ») et qu’on en a même tiré une définition du populisme qui se réduit à la méthode du bateleur électoraliste, c’est-à-dire à la démagogie !
C’est là le résultat d’une cinquantaine d’années de travail idéologique semblable à ce qu’a essayé une partie de la classe politique vis-à-vis du marxisme (création d’un sens nouveau au mot « marxiste » - favorable à l’URSS - puis adjonction d’un sens nouveau au mot « marxisme » directement lié au sens nouveau du mot « marxiste » - doctrine d’état de l’URSS - et enfin occultation des sens premiers de « marxisme » et « marxiste » - marxisme : doctrine fondée sur les théories de Marx, marxiste : favorable au marxisme). Bien que je ne sois pas marxiste (je suis « antimarxiste secondaire », comme disait Desproges : il m’a suffit de lire Marx pour ne pas adhérer à ses théories), je suis de tout cœur opposé à cette diabolisation simpliste (elle ne cherche même pas à diaboliser par la déformation des idées, comme dans les années 1930, mais par l’anathème, en rendant un mot infamant) du marxisme et des marxistes.
Enfin, je rappelle cette vérité universellement vérifiée : la guerre, c’est à 100% du conflit d’intérêt. Jamais une guerre ne s’est déclenchée pour une autre raison, par idéologie ou par haine de l’autre. Ce genre de prétexte a pu être avancé pour justifier la guerre, mais jamais cela n’en a été la raison réelle.