Vous voulez un nouveau type de
parti ? En voici le modèle :
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Le programme politique est élaboré directement par les
militants, après de longues consultations contradictoires d’experts
indépendants. Les militants élisent des représentants au suffrage universel
direct. Chaque candidat a un temps de parole égal, une présence égale.
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Les représentants sont des exécutants : ils
exécutent le programme mis au point par les militants. Les représentants n’ont
pas la faculté de modifier le programme.
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Les représentants du parti ne peuvent se présenter qu’à
une élection, et n’exercer qu’un seul mandat à la fois.
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Le mandat électif terminé, le représentant du parti
redevient un simple militant, avec impossibilité d’exercer un nouveau mandat
pendant 3 ans.
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Tout élu qui s’est rendu coupable d’abus de pouvoir ou
de malversation est viré définitivement du parti, sans aucune possibilité d’être
réintégré.
On peut rêver non ? La
politique, ça n’est pas ça. L’homme politique qui « réussit », c’est :
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Je suis persuadé d’être le meilleur, d’être le seul à
avoir de brillantes idées ;
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Les autres sont tous des cons, bons à faire des
photocopies ;
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Je vais niquer couille-molle ;
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Je souris à tout le monde, je serre des mains, et dès
que j’ai le pouvoir, j’emmerde tout le monde ;
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Je prends des cours d’argumentation pour enfumer ces
idiots de militants. Ils iront coller des affiches où on verra ma bobine en 4
par 3. S’ils pensent avoir une chance de prendre ma place, ils se fourrent le
doigt dans l’œil. Les places sont pour moi et mes amis. Enfin, des amis j’en ai
pas, ils sont trop cons.
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Le programme, quel programme ? Le programme, c’est
de me faire élire et réélire. Et de toucher un max de fric.
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Je vais faire de la nouvelle politique. C’est-à-dire de
l’ancienne politique avec des mots plus jolis. Au final, la place et la caisse,
c’est pour ma pomme. Comme d’hab’
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Je vais suivre un entraînement pour résister à la
picole et aux drogues que je vais m’enfiler. C’est qu’il faut tenir devant tous
ces ignares congénitaux !
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Il va falloir que je m’habitue à ne plus rien payer. Après
tout, tout est à moi non ? Et ces idiots me sourient quand je les vole. C’est
pour ça qu’ils sont cons.
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Il faut que je pense aussi à bien étudier les CSP, c’est
essentiel pour savoir à qui je vais faire des promesses. Les promesses, c’est
ce qui compte. Les cons sont habitués aux promesses, faut pas déroger à la
règle, faut leur faire plaisir. Sinon ils ne vont pas comprendre.
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Mais je suis con, j’allais oublier : je dois me
choisir un parti. Quoique chez moi, être con, c’est temporaire, pas comme chez
les cons. Quel est l’état du marché politique aujourd’hui ?