Une approche intéressante du problème de la dollarisation :
http://www.bernardgirard.com/aligre/Dollarisation.html
Extrait :
Est-ce que cette dollarisation est politiquement réalisable ?
C’est la grande question. Les financiers
argentins que l’on interroge disent que la perspective de la
dollarisation n’a pas suscité de réaction de rejet. Il est vrai que
depuis des années, l’Argentine a indexé le peso sur le dollar, 1 peso
vaut 1 dollar, et que l’on utilise le dollar comme monnaie de
transaction dans les affaires mais aussi au quotidien. Il paraît que 74%
de l’épargne argentine est en dollars.
Mais c’est probablement une exception. En 1983, le ministre des
finances israélien avait proposé une mesure de ce type. Il l’a aussitôt
abandonnée devant les protestations unanimes de la population. Il est
vrai que la dollarisation pose de vrais problèmes :
- de perte d’indépendance de la politique économique : elle interdit,
en pratique, de mener des politiques qui jouent sur l’inflation pour
réduire les déficits ,
- de perte de recettes pour les Etats. Une banque centrale doit
conserver des réserves sur lesquelles elle perçoit des intérêts qui
peuvent représenter des sommes considérables. Les intérêts que
l’Argentine perçoit sur ses réserves représentent 2% des revenus de
l’Etat. Or, la dollarisation suppose que ces réserves soient en dollars.
Et si l’Etat veut récupérer ces revenus il faut que le Congrès
américain accepte de payer, et cela n’a rien d’évident,
- de fragilité du système financier. La dollarisation interdit en
pratique de venir au secours d’établissements bancaires en difficultés.
Il faudrait pour cela que la banque centrale américaine accepte de venir
à la rescousse d’établissements installés à l’étranger, ce qui paraît
improbable…
J’ajouterai enfin que c’est symboliquement se mettre sous la coupe
d’un gouvernement étranger, ce qui n’est pas du goût de tout le monde.