@marc houssaye
On peut évidemment remettre en cause la réalité et qualifier d’illusion toutes nos perceptions, mais sans même sacrifier le concept de réalité on voit que l’illusion de l’identité est d’une autre nature : pour que la perception d’une identité existe il faut rassembler le concept de mémoire et le concept d’intelligence. L’identité c’est la perception d’une continuité de la conscience à travers la mémoire.
Une nation n’est pas équipée d’une intelligence. L’identité nationale n’est alors qu’un artifice de langage. Cela relève de la même erreur d’invoquer ce concept que de qualifier globalement les ressortissants d’une nation : les italiens n’aiment pas les pâtes (c’est à dire qu’on peut trouver au moins un italien qui les détestent), non plus que les français les grenouilles.C’est même condamnable de définir une différence sur la base d’une nationalité. Nous avons payé cher pour le savoir, et invoquer l’identité nationale relève de la même erreur, qui paraît illusoirement plus acceptable car appliquée à notre nation même. Que ne dirions nous pas si les suisses se mettaient en devoir de décortiquer l’identité nationale française ?
Je le dis sans fard : en allant au fond des choses, la mise en place de ce débat, la création même de ce ministère, est une infraction aux règles nationales et internationales prohibant la discrimination.
La nation existe : c’est la loi qui la définit dans ses dimensions géographiques et de la nationalité. Est français celui qui correspond aux critères définis dans le code civil, et dès lors s’applique à lui un ensemble de règles.
On peut parler de traditions, voire de tendances, peut être même d’habitudes françaises. Tout cela laisse la marge nécessaire à l’existence des exceptions (beaucoup de français aiment les grenouilles ?). L’identité n’a pas cette souplesse et donc est de droit à exclure du champ des qualificatifs applicables à la nation.
Je demanderais bien à maître Eolas de donner son point de vue sur ce point.