En tout, le mal logement concerne 8 877 500, soit plus de 10 % de la population française. Si nous sommes loin des 50% de mal-logés de 1954, la situation actuelle est préoccupante car depuis le début des années 90 le nombre de mal-logés ne cesse d’augmenter.
Cette tendance s’accélère sous l’effet de nombreux facteurs aggravants :
...Le principal facteur aggravant est la part du budget d’Etat consacré au logement, 25 milliards d’euros, en baisse puisqu’il est passé en dessous des 2 % du PIB et se maintient autour de 1,8 % du PIB. Alors que les grandes déclarations consacré à cette priorité nationale qu’est le logement se multiplient le budget lui stagne.
...Le nombre des demandeurs de logement HLM 1 300 000 continue d’augmenter et le nombre de logement manquant pour répondre à cette crise est estimé à 900 000.
En outre plus de 67 % du parc HLM à plus de 20 ans.
...Le secteur locatif recul au gré des incitations à l’accès à la propriété. Bien que 56 % des Français soient propriétaires le mal logement ne recule pas et une part du parc locatif qui accueillait des ménages pauvres disparaît.
...Parallèlement le prix du logement à l’achat ou en location s’est envolé. La part du budget des ménages consacré au loyer devient de plus en plus lourd. Pour une personne gagnant le SMIC (1254,28 euro) cette part représente 46,9 %du budget dans le privée et 28,3 % dans le parc social.
Pour un couple avec 2 enfants ayant un revenu de 1,5 fois le SMIC (1881,42 euro) le taux d’effort représente en moyenne 48,8 % dans le privée et 22,7 % dans le parc social.
Enfin depuis plusieurs années les grande villes mais aussi les villes de tailles moyennes voient de plus en plus leur centre s’embourgeoiser. Les classes populaires sont chassées des centres villes, repoussées en périphérie. Ce phénomène perçu au départ comme naturel et irréversible se révèle sinon organisé, au moins accompagné. Il entraîne une redistribution géographique très inégalitaire des classes sociales dans les villes favorisant une nouvelle discrimination spatiale.