Cher Monsieur Villach
Vivant au Gabon depuis 20 ans, je reconnais humblement que
je n’avais pas analysé l’affiche avec autant de minutie que vous. Votre analyse
confine à la chirurgie tant elle est précise.
Cela dit, même si l’affiche a été soigneusement sélectionnée
par le pouvoir, en l’occurrence Ali Bongo, je ne crois pas qu’elle vise à
véhiculer autre chose qu’un simple message d’amitié entre la France et le
Gabon.
On pourrait certes épiloguer des heures sur la signification
de chaque élément présent sur l’affiche mais je ne pense pas qu’il faille aller
aussi loin dans l’étude de celle-ci.
En fait, il n’y a pas eu d’objectif particulier de la part
du pouvoir autre que celui de démontrer ou de tenter de démontrer que l’amitié
Franco Gabonaise reste toujours d’actualité et ce, malgré les divers
malentendus qui sont intervenus ces derniers mois.
Cependant, comme vous, j’ai constaté en arrière plan la
présence unique du drapeau Français alors que le drapeau Gabonais est
représenté en tout petit. Il aurait été plus avisé de montrer les 2 drapeaux
s’entremêlant dans un espace identique au sein de l’affiche.
Au-delà d’une certaine forme d’ambigüité que l’image
pourrait laisser paraître, je crois sincèrement qu’il faut y voir une certaine
forme de maladresse dictée par un sens profond de l’hospitalité plutôt que par
un désir quelconque d’allégeance.
Ce temps là est bien révolu et l’Afrique de “papa“ n’existe
plus.
Nous le constatons tous les jours à Libreville avec la
nouvelle génération et c’est une très bonne chose.
Aussi, je n’ai pas observé le moindre signe de tyrannie à
l’intérieur de cette affiche même si, j’en conviens, Ali Bongo n’est pas et ne
sera jamais un modèle de démocratie tel que nous le concevons en Europe.
Avec mes cordiales salutations.
Phemlib.