Bonjour Docdory, et merci beaucoup pour cette réponse très complète et détaillée.
1- Dans votre article, vous n’exprimez, certes, aucune agressivité particulière à l’encontre des trans. Vous ne faites qu’exprimer un avis qui, même si nous ne le partageons pas, est très légitime, et je n’ai bien sur aucun souci avec ça.
Pour être tout à fait franche avec vous, ce n’est pas votre article qui me dérange le plus, mais les réactions extrèmement négatives et haineuses qui en découlent directement dans les commentaires, et qui ne vous auront certainement pas échappées.
Vous conviendrez donc avec moi que même si ce n’était pas votre intention première, cet article a bel et bien attisé la haine que nous subissons déjà beaucoup plus souvent qu’à notre tour. Votre attaque au ministère (je conçois parfaitement que c’était là votre unique but) aura donc ricoché finalement sur nous, qui n’avions pas besoin de ça.
Cela a attisé ma colère qui a malencontreusement ricoché contre vous. (ça fait drôle, hein ?) ^^
2- « Il n’y a pas que le DSM 10 qui classe la transsexualité dans les troubles mentaux, il y a aussi l’OMS dans la CIM 10 . »
Mais l’OMS considérait aussi dans le CIM que l’homosexualité était une maladie il n’y a pas si longtemps alors que ce n’est pas le cas ? (Vous en faites vous-même la démonstration dans votre propre article si je ne m’abuse.) Cet argument n’a donc pas grande valeur.
3- Je vous cite : « Quant au traitement de la transsexualité , il est une exception dans le domaine des maladies mentales . En général , on considère qu’un malade mental est guéri ou stabilisé quand son interaction avec le monde réel n’est plus problématique, autrement dit quand le malade parvient à s’adapter à la réalité. »
Je rejoins tout à fait l’idée que vous avez exprimée ici. Seuls divergent nos points de vue et notre formulation pour parvenir ensemble à cette même conclusion. (Puisque personnellement, je n’aurai pas parlé de maladie, et j’aurais indiqué qu’une fois la transition correctement terminée, l’interaction avec le monde réel et l’adaptabilité ne posent en effet plus aucun problème.)
Nous sommes donc bien d’accord, mais pas sur les moyens à employer ! (Ni les termes, ce qui est beaucoup plus accessoire), le but étant l’intégration sociale la plus « discrète », si possible, de ces personnes.
Vous prenez l’exemple de la phobie des souris pour expliquer (très bien d’ailleurs) des différentes pistes de stratégies médicales, qui sont, selon vous, la « réaliste »(bonne) et la « non-réaliste » (mauvaise).
Vous exposez d’excellents arguments, basés sur divers exemples d’expérimentations médicales. Je n’irai pas à votre encontre : Ce serait entamer un dialogue de sourds inutile, puisque vous souhaitez aller dans une direction donnée (la médication et le traitement psychiatrique pour « guérir ») et moi dans l’autre (l’hormonothérapie et la chirurgie pour « ne plus souffrir »).
Et je précise que si je m’engage dans cette direction chirurgicale, c’est parce que celle de la psychiatrie est bouchée, puisqu’il n’y a à ce jour aucun traitement psychiatrique efficace et soulageant de la transidentité !
Dans la mesure où c’est MAINTENANT que l’on souffre, on se dirige forcément vers les traitements EXISTANTS les plus efficaces. Les trans n’ont malheureusement pas le temps d’attendre que les psychiatres fassent la découverte d’un traitement qui les « guérisse » (ou d’attendre qu’ils découvrent qu’il ne s’agit effectivement pas d’une maladie !) pour pouvoir être enfin soulagées.
Vous parlez plus loin de ces gens qui désirent se faire amputer d’un membre qu’ils ne perçoivent pas comme le leur, et dont certaines des demandes semblent aboutir.
Excellent exemple en effet. (Je ne savais pas que ce genre d’état existait) Vous expliquez que les psys donnent accès à l’amputation, PUIS les guérissent, ce qui fait de ces personnes des infirmes au final. Il y a donc un « malencontreux » contretemps qui permet ce drame.
La différence avec la transsexualité, c’est qu’il n’y a pas, comme vous le savez, de « guérison » ni avant ni pendant, ni après. Il n’y a donc pas lieu de regretter la chirurgie effectuée, ni de dysfonctionnement médical dans les parcours, contrairement à votre exemple !
En ce qui concerne vos inquiétudes sur la prise en charge de personnes reconnues comme « non-malades » nous partageons les mêmes craintes, comme vous avez pu le lire dans ma réponse précédente.
4- Sur ce point, je suis d’accord avec vous. J’ai beaucoup de mal à imaginer la souffrance qu’ont endurée ces gens aux époques ou aucun soulagement de leur douleur n’était possible. Mais on a commencé à faire des opérations de réassignation sexuelles dès que la chirurgie est apparue me semble t’il ? (C’est-à-dire à Rome ou en Grèce, je ne sais plus… Bref). Pendant longtemps, les trans ont du se contenter de porter les vêtements du genre qu’elles (et ils) ressentaient. D’autres traitement sont apparus et sont devenus indispensables. (Tout comme le sont aujourd’hui la péniciline, le téléphone, la voiture, internet)
C’est un peu comme de dire à quelqu’un en train de faire un AVC et qui réclame des soins : « écoutez mon vieux, soyez sérieux et accommodez-vous de votre état ! Comment ils faisaient à la préhistoire ? »
5- Méa-culpa. La grippe est une maladie PROVOQUEE par un virus (de la grippe).
6- Je vous cite : « Pour ce qui est de votre argument sur la grossesse, j’y réponds plus haut dans un autre commentaire ».
Oui j’ai lu, mais comme ça ne m’a absolument pas convaincu, je l’ai replacé et le replacerai. C’est juste une question de principe de la prise en charge des personnes considérées comme non-malades et qui pourrait parfaitement se décliner à la situation des trans.
Là encore, il ne s’agit que d’une divergence de nos opinions.
7- Tout à fait exact, je vous prie de m’excuser. (J’ai confondu les propos de votre article avec ceux de certains commentaires qui en résultent.)
Je vous remercie en tout cas de m’avoir répondu ! Je sais bien que mon intervention a pu vous paraître agressive tout comme celle-ci, mais c’est lié au fait que le sujet nous tient vraiment à cœur. Vous avez lu les posts que ça provoque ? Ce n’est pas anodin. Ce n’est pas facile d’encaisser encore un peu plus de haine tous les jours, uniquement parce qu’on est différente. J’ai bien compris que vous n’avez certainement aucune intention de nuire aux trans, malheureusement ça a été indirectement le cas.)
Bonne soirée à vous, et merci !
17/05 01:16 - Natacha
Très amusant, c’est là que l’on touche du doigt la méconnaissance profonde des gens (...)
04/05 21:19 - Laurène
11/03 11:56 - Krokodilo
Très bon article dans le dernier Courrier international sur la question du DSM. Je ne le lis (...)
05/03 16:57 - emma
@ docdory « Il y a effectivement plusieurs affections entraînant un état intersexué ( donc » (...)
05/03 10:30 - docdory
@LT 25 Sur le même thème , il y a le roman de science-fiction plus classique « Venus plus X » (...)
05/03 10:07 - docdory
@LT25 Il y a effectivement plusieurs affections entraînant un état intersexué ( donc « (...)
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