Antisémitisme : Si l’antisémitisme était un
délit selon Jean-Paul Sartre – qui en 1941 succéda néanmoins, en tant
que professeur titulaire au lycée Condorcet, à un professeur juif
révoqué ..., le n° 92 de la revue Commentaire en apportait
confirmation –, l’historien Jules Isaac, plus compétent en la matière (co-auteur des célèbres manuels Malet-Isaac),
et auteur de Genèse de l’antisémitisme, le considérait comme un
courant d’opinion ; ce qui ne lui donne pas de consistance logique ou
morale pour autant, bien entendu, cela devrait aller sans dire.
On a rangé sous la catégorie d’antisémitisme
des choses fort différentes :
- un préjugé de type racial
pouvant aller jusqu’à des discriminations et des persécutions
- un antijudaïsme qui n’est pas forcément chrétien (cf Schopenhauer et Nietzsche)
- une hostilité à la politique, voire à
l’existence, de l’Etat d’Israël
- une hostilité au communautarisme incarné
en France par le CRIF, qui est contraire au principe d’indivisibilité de la
République française.
- une tentative de reexamen des méthodes et
de l’ampleur des persécutions antijuives par les nazis (révisionnisme)
"Ce n’est pas à la religion hébraïque ou à
l’État d’Israël que s’en prennent les antisémites, mais aux Juifs en
tant que « race ».« Jean Pierre Bouyxou, »En compagnie de Chomsky", Siné
Hebdo, n° 20, é& janvier 2009.
De quoi « les juifs » est-il le nom ?
Jean-Paul SARTRE : "Je ne nierai pas qu’il y ait une race juive
[...] Encore convient-il de se montrer prudent : il faudrait plutôt
dire des races juives.". Jean-Paul Sartre, Réflexions sur la question
juive, 3.
Pour le cinéaste Costa-Gavras, "les
juifs, ce n’est pas une race, c’est une religion" (Le Figaro,
27 février 2002, page 27). Quid des juifs athées ? Car les Juifs, c’est
plus ou autre chose qu’une religion ; Hitler, lui, parlait de « race » (Mein
Kampf, tome 1er, chapitres 4 et 11).
Le
philosophe Yves-Charles Zarka évoquait « une ethnie, un peuple ayant
des traits communs bien qu’il ne réside pas sur un territoire unique. »
(« L’antisémitisme en France aujourd’hui »,
Cités, n° 10, p. 5).
). Il semble y en avoir deux, les ashkénazim et les séfardim.
... Afficher davantage
S’agit-il d’un peuple, d’une nation, d’une
communauté, d’une secte, d’une nationalité, d’une religion, d’une
race, d’une culture, d’une ethnie, d’une caste, ou encore d’autre chose
?
« Si peuple juif il y a, il n’existe pas
d’autre peuple du même type que lui », notait Raymond ARON dans ses Mémoires
(chapitre XIX). « Une école, un peuple, une religion ou encore autre
chose » s’interrogeait Jean-Michel Salanskis (Extermination, loi,
Israël. Éthanalyse du fait juif, Paris : Les Belles Lettres, 2003).
"Un
peuple dote d’une culture propre, défini d’abord par sa religion puis
par l’histoire, dispersé entre les nations (moins de la moitié de ses
membres appartiennent à la nation d’Israël) et perpétuellement inquiet
pour avoir été poursuivi, à travers les pays et les siècles, par les
persécutions, les haines ou les fantasmes hostiles." (Armand Laferrère
sur facebook, 6 décembre 2009).