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Commentaire de Europe Fédérale

sur Que faire contre ces sites voyous qui professent l'antisionisme ?


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Europe Solidaire Europe Fédérale 8 mars 2010 02:19

Réponse à Castor :

"Tous les antisionistes ne sont pas des antisémites, mais tous les antisémites sont des antisionistes."

La deuxième partie de votre phrase est fausse.

Xavier Vallat, militant antisémite avant la guerre, est devenu directeur du Commissariat général aux questions juives de 1941 à 1942 (et à ce titre responsable des persécutions et des spoliations). Après la guerre, il devint par antisémitisme, un sioniste militant, partisan de l’émigration des juifs français vers Israël. Cf. Laurent Joly, Xavier Vallat - Du nationalisme chrétien à l’antisémitisme d’État 1891-1972, Grasset, 2001.

L’écrivain fasciste et antisémite Lucien Rebatet eut la même attitude à l’égard d’Israël lors de la guerre des Six Jours (1967). On peut multiplier les exemples de ces antisémites qui ont vu dans le sionisme le meilleur moyen de « se débarrasser des juifs ».

L’écrivain national-socialiste Marc Augier (pseudonyme Saint-Loup) avait fondé les Jeunes de l’Europe Nouvelle, un mouvement collaborationniste composé d’idéalistes souvent trop jeunes pour appartenir à la Waffen-SS. Marc Augier, lui, fut le correspondant de presse attitré de la division SS Charlemagne. Il fut également responsable de Devenir, l’organe officiel de la Waffen-SS française. Après la guerre, il devint écrivain politique et romancier. On lui doit notamment Le sang d’Israël, un vibrant hommage aux combattants israéliens et une profession de foi sioniste.

Au sein du Troisième Reich, beaucoup de dignitaires soutenaient la cause sioniste, et pas seulement pour évacuer les juifs européens vers la Palestine. Il s’agissait également de lutter contre la présence britannique au Proche-Orient. C’est ainsi qu’en 1941, le groupe sioniste Lehi (Combattants pour la liberté d’Israël, futur groupe Stern, qui se réclamait du fascisme) pris contact au Liban avec les autorités nazies : Werner Otto von Hentig, du ministère des Affaires étrangères, et Rudolf Rözer, du renseignement. Il proposait sa collaboration avec les nazis contre les Britanniques et pour le peuplement de la Palestine. Pour plus de détails : Marius Schattner, Histoire de la droite israélienne, Complexe, 1991.

Même au sein de la SS, il existait des désaccords sur la conduite à tenir vis-à-vis du sionisme. Le protocole de Wansee décidant la Solution finale mit fin à ces contacts, mais Heinrich Himmler lui-même reprit contact avec le Congrès juif en mars 1945 lors de sa tentative de tractation avec les Occidentaux. Il promit à Norbert Masur qu’aucun camp de concentration ne serait détruit avant l’arrivée des Alliés (désobéissant ainsi à un ordre du Führer).

Actuellement, au sein de l’extrême droite européenne et américaine, les passerelles existent avec le sionisme. En France, l’Alliance pour les libertés (APL), composée de nationalistes dissidents (l’ethno-racialiste Guillaume Faye, l’ex-lepéniste Jean-François Touzé, etc.), professe un sionisme sans ambiguïté. Aux États-Unis, le lobby sioniste est essentiellement composé de fondamentalistes chrétiens et l’on passe facilement de l’antijudaïsme conservateur de type Bachanan au sionisme le plus caricatural.

J’espère que cela aura réussi à vous convaincre que le sionisme antisémite existe bel et bien. Tout peut être vérifié sans problème. Et abondamment complété. 


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