@ France-Tibet :
vous dites : « le Dalaï-lama ne demande qu’une chose : de pouvoir négocier. Le but du Dalaï-lama est de protéger la culture tibétaine... »
... et il n’y parviendra efficacement qu’en revenant au milieu de son peuple, en R.A.T., le plus rapidement possible, et ce, sans même attendre la mise en place d’un quelconque statut spécial pour cette région.
Si l’objet des négociations est un régime spécial d’autonomie pour le Tibet (« grand » ou « petit », peu importe), c’est perdu d’avance : les autorités chinoises n’accepteront jamais rien qui puisse remettre en cause la (relative) stabilité du pays. Il faut avoir en tête que ce qui est ou sera valable pour le Tibet le sera également pour les autres ethnies ou régions autonomes, à savoir Xinjiang, Mongolie Intérieure etc., d’où la crainte d’une contagion revendicatrice dans le reste du pays.
Pour maintenir l’ordre et la stabilité (et se maintenir au pouvoir), les autorités chinoises seront prêtes à tout, y compris à commettre les pires violations des droits de l’homme. C’est inique, cruel, injuste mais c’est ainsi pour le moment.
Si on veut faire avancer les choses, il faut trouver un autre moyen de défendre la culture tibétaine sans pour l’instant remettre en cause l’ordre établi. De toute façon, l« ordre établi » sera peut-être amené à évoluer, espérons-le, de manière positive dans le futur, mais c’est un tout autre débat...
C’est pourquoi l’objet des négociations devrait être celles des conditions du retour immédiat du Dalaï Lama au Tibet, ainsi que celle des 100000 réfugiés tibétains d’Inde et du Népal, sans aucun préalable. Elles devraient porter sur leur intégration dans le développement économique, le recouvrement de leur citoyenneté chinoise et la préservation de leurs libertés, mais le schéma administratif actuel ne sera pour l’instant pas remis en cause.
Ce serait un gigantesque bouleversement démographique, une sorte de rééquilibrage après des décennies de peuplement Han. Les autorités chinoises seront obligées de trouver des solutions efficaces pour que ce retour se fasse harmonieusement, pour préserver cette stabilité qui leur est si chère. Le règlement définitif du problème tibétain est une occasion en or qu’elles ne peuvent laisser passer.
Bien sûr, rien ne sera facile. SS le Dalaï Lama devra s’attendre à voir et entendre des choses pénible à son retour, à vivre des moments très difficiles, mais reculera-t-il devant cet ultime combat, celui de défendre la culture tibétaine dans son propre pays natal ?