• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Eloi

sur Un « EPR » au parfum de Tchernobyl


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Eloi Eloi 10 mars 2010 19:25

L’eau ne sert qu’à refroidir le réacteur, pas à produire de l’électricité ! Si tel était le cas le rendement ne serait pas aussi bon (voir les centrales thermiques au gaz, ou à air comprimé).

D’ailleurs à Tchernobyl le refroidissement se faisait au graffite et non à l’eau, comme dans les toutes premières centrales françaises. Donc comparer l’EPR à Tchernobyl du point de vue scientifique n’a aucun sens.

Vous faites erreur.
Les RBMK (Tchernobyl) sont refroidis à l’eau (l’eau d’ailleurs se met à bouillir, comme dans les réacteurs à eau bouillante actuels REB, en anglais BWR) mais sont modérés au graphite. Le carbone du graphite joue le même rôle que l’hydrogène dans l’eau : ils modèrent (thermalisent) les neutrons pour provoquer les fissions dans le dit « spectre thermique »
Pour les premières centrales française (UNGG), c’est encore différent : ce sont des réacteurs graphite-gaz : le graphite est toujours là pour modérer les neutrons, mais le caloporteur n’est pas de l’eau mais du gaz (je ne sais plus si c’est hélium ou CO2).

Ces réacteurs sont connus pour fabriquer du « bon » plutonium (comprendre militaires) mais l’exploitation est coûteuse. De plus, en cas d’incendie du graphite, les fumées peuvent propager des produits de fission radioactifs dans l’atmosphère : c’est l’erreur de conception fondamentale de Tchernobyl, et celle qui a produit les dégâts en termes de dissémination.

Pas de graphite dans les centrales à eau pressurisé (REP ou en anglais PWR) comme l’EPR.

Avec l’eau, aucun risque de fusion. Mais si les systèmes de sécurité, au lieu de se compléter, se neutralisent, ils deviennent inopérants. Mais l’accident ne ressemblera pas à celui de Tchernobyl, peut-être serait-ce pire avec l’utilisation du plutonium.

Avec l’eau le principal problème c’est son ébullition à 100°C, et c’est pour cela qu’on pressurise le réacteur : il faut garder l’eau liquide. Mais comme nous l’avons dit, le rôle de l’eau est de modérer les neutrons, si l’eau disparaît, les neutrons deviennent trop énergétiques et les fissions d’uranium ne sont plus possible : le réacteur s’arrête : c’est ce qu’on appelle l’effet de vide.
C’est une sécurité passive, indépendante de toute action humaine (et du contrôle commande, au passage).


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès