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Commentaire de Indépendance des Chercheurs

sur Nanotechnologie, Mon Amour...


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Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 11 mars 2010 15:24

C’est évident que, dans l’actuel système, on commercialise d’abord et on regarde les effets ensuite. Les intérêts des industriels passent avant ceux du « petit citoyen ».

A propos des nanotechnologies, voir notre article de décembre 2008 :

http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2008/12/25/nanotec hnologies-recherche-ethique-et-controle-citoyen.html

Nanotechnologies, recherche, éthique et contrôle citoyen

Alors que l’avenir du CNRS et de l’INSERM paraît de plus en plus compromis, La Grande Epoque a mis en ligne le 25 décembre une dépêche évoquant l’inauguration, il y a deux mois, du LHC (Large Hadron Collider) du CERN avec la participation de François Fillon. A cette inauguration, comme à bien d’autres occasions ces derniers temps, il avait été question du « début d’une ère nouvelle pour la recherche ». Mais le triomphalisme affiché par les hauts responsables s’accorde mal avec la réalité d’une mise en cause générale de l’indépendance des chercheurs et des moyens et institutions de la recherche publique. Le cas des nanotechnologies nous en fournit un exemple troublant. Le National Research Council des Etats-Unis a émis un constat très sévère des insuffisances du programme de recherche de ce pays sur les nanotechnologies, en ce qui concerne l’étude des risques et des conséquences pour la santé. Mais quelle est la situation de ce côté-ci de l’Atlantique ?

[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2008/12/25/nanotec hnologies-recherche-ethique-et-controle-citoyen.html ]

dont voici un extrait :

Le 10 décembre, le National Research Council diffusait aux Etats-Unis un rapport intitulé «  Review of Federal Strategy for Nanotechnology-Related Environmental, Health, and Safety Research  », présenté avec ce descriptif :

«  This new book from the National Research Council finds serious weaknesses in the government’s plan for research on the potential health and environmental risks posed by nanomaterials, which are increasingly being used in consumer goods and industry. An effective national plan for identifying and managing potential risks is essential to the successful development and public acceptance of nanotechnology-enabled products.

The book recommends a robust national strategic plan for addressing nanotechnology-related EHS risks, which will need to focus on promoting research that can assist all stakeholders, including federal agencies, in planning, controlling, and optimizing the use of engineered nanomaterials while minimizing EHS effects of concern to society. Such a plan will ensure the timely development of engineered nanoscale materials that will bring about great improvements in the nation’s health, its environmental quality, its economy, and its security.  »

(fin de citation)

Quelques titres de médias anglophones après la diffusion de ce rapport : « US nanotechnology plan lacks risk research  » (Nature du 17 décembre), « Government Fails to Assess Potential Dangers of Nanotechnology  » (Scientific American du 18 décembre), « Report Faults U.S. Strategy for Nanotoxicology Research » (Science du 19 décembre)...

Un mois plus tôt, le 12 novembre, la Royal Commission on Environmental Pollution britannique avait de son côté rendu public un rapport dont le résumé officiel commence ainsi :

« Urgent action needed on testing and regulation of nanomaterials

There is an urgent need for more testing, extending existing governance arrangements and creating new arrangements for the control of the rapidly developing field of nanomaterials...  »

(fin de citation)

Le simple constat de retards et carences dans des programmes aussi essentiels pour la population que les recherches sur les conséquences des nanotechnologies pour la santé et l’environnement met en évidence une réalité inexcusable, et insupportable pour tout citoyen conscient. A-t-on donné le feu vert à des applications industrielles dans ces conditions ?

(fin de l’extrait de notre article)

Ou encore, de décembre dernier sur le même type de problématique :

http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2008/12/25/nanotec hnologies-recherche-ethique-et-controle-citoyen.html

MDRGF, CNRS et « pertinence économique pour les entreprises »

Le 30 décembre, Le Figaro publie une interview de Valérie Pécresse avec le titre « La réforme des facs libère les énergies ». Mais la politique poursuivie depuis deux décennies, et dont cette «  réforme » n’est que la suite programmée, a conduit à une véritable décadence des potentialités de la France à en juger par un éditorial du Monde intitulé « Revers français ». Et, même si Le Monde s’efforce de faire croire à une réussite allemande dans la création du nouveau train de grande vitesse chinois récemment inauguré dans la ligne entre Wuhan et Guangzhou, la réalité paraît autrement plus complexe. Il semble plutôt que l’on assiste à une véritable crise du tant vanté « modèle européen » basé sur la privatisation de l’Etat et sur les pouvoirs discrétionnaires de quelques « élites » fonctionnant en cercle restreint. La politique de démantèlement des organismes publics de recherche français comme le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et de l’université publique ne fera qu’aggraver encore cette crise. Mais, de surcroît, une telle instrumentation de la recherche et de l’éducation au service des grands intérêts privés produit de plus en plus directement des effets néfastes sur le plan citoyen. L’affaire du Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures (MDRGF), poursuivi en justice pour avoir publié des analyses de la présence de pesticides dans des raisins de table commercialisés, nous semble soulever la question de l’indispensable indépendance de la recherche publique et d’autres secteurs de l’Etat dans la défense de l’intérêt général.

[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2008/12/25/nanotec hnologies-recherche-ethique-et-controle-citoyen.html ]

Plus bas, dans ce deuxième article, nous écrivons :

(...) force est de constater que le site de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) précise clairement :

http://www.agence-nationale-recherche.fr/Agence

(...)

L’ANR s’adresse à la fois aux établissements publics de recherche et aux entreprises avec une double mission : produire de nouvelles connaissances et favoriser les interactions entre laboratoires publics et laboratoires d’entreprise en développant les partenariats.

La sélection des projets retenus dans le cadre d’appels à projets (AAP) est effectuée sur des critères de qualité pour l’aspect scientifique auxquels s’ajoute la pertinence économique pour les entreprises.

(...)

(fin de citation)

La propagande de l’ANR est reprise par le Guide du Financement des Entreprises dans ces termes : « Outre l’aspect scientifique, l’ANR sélectionne les projets sur leur pertinence économique pour les entreprises ».

La « pertinence économique pour les entreprises » constitue donc, en réalité, le véritable critère d’attribution des crédits par l’ANR. De surcroît, la collaboration avec le secteur privé devient quasiment obligatoire dans les discours gouvernementaux récents adressés à la recherche publique française.

Mais où est passée la pertinence pour les citoyens ? Pas seulement en ce qui concerne les pesticides, mais sur bien d’autres questions « sensibles », nanotechnologies comprises. Voir notre article du 25 décembre 2008.

(fin de l’extrait)


Cordialement

Le Collectif Indépendance des Chercheurs
http://science21.blogs.courrierinternational.com/


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