citez les donc, au lieu de faire la moue :
Vous savez ce que c’est, je l’évoque à nouveau rapidement, après en avoir déjà parlé ici brièvement lors d’un article sur la commémoration du débarquement à Omaha Beach. Il existe en France des individus, relayés par des sites nazifiants (eh oui ça existe encore en 2008 !) qui s’évertuent à prêcher des thèses négationnistes, malgré une loi qui leur interdit sévèrement de le faire. Sur le sujet, la France et en particulier ses universitaires ne sont pas tous blancs. La faculté des Sciences humaines, sociales, juridiques et économiques de Lyon a hébergé pendant des années un de ces penseurs nauséabonds, Robert Faurisson, qui, pendant des années, donc, a soutenu et soutient encore que les camps d’extermination n’ont pas existé et que le génocide du peuple juif est une pure invention. Très vite, le clairvoyant Pierre-Vidal Naquet, directeur du Monde, l’avait taclé, en affirmant ce que Faurisson ne voulait pas reconnaître : son appartenance à l’extrême droite, et ce, depuis longtemps. Vidal-Naquet le savait pertinemment : il avait été élève au même lycée que Faurisson, qui, déjà à l’époque, avait des lectures nazies et proférait déjà des thèses similaires, et notoirement antisémites. Faurisson a démarré tôt dans la carrière d’illusionniste.
L’homme est en effet « viscéralement antisémite » comme le notait le procureur adjoint de Paris le 3 avril 2007, lors d’un énième procès intenté cette fois par Faurisson à Robert Badinter. Le 22 mai de cette année-là, notre négationniste était débouté et condamné à 5 000 euros d’amende. Faurisson devenait bien, selon le jugement, un « faussaire de l’Histoire », phrase dont l’avait accusé Robert Badinter lors d’un débat télévisé précédent en rappelant un énième procès le concernant. Dans un précédent procès, qu’il avait gagné contre Faurisson, Badinter avait en effet, chose exceptionnelle, cité son propre cas : « J’avais 13 ans quand mon oncle a été arrêté au domicile que nous venions de quitter, en octobre 1941. Il a été dénoncé et envoyé à Drancy et, de là, a disparu. J’avais 14 ans quand ma grand-mère paternelle a été arrêtée à son domicile par des policiers français sur ordre de Bousquet. C’était au début de l’automne 1942. Elle avait 80 ans. On l’a descendue dans une civière, envoyée à Drancy, déportée, et on n’a plus eu de ses nouvelles. J’allais avoir 15 ans quand mon père a été arrêté à Lyon... bien entendu, nous n’avons jamais eu de ses nouvelles. » Badinter avait conclu avec le souffle épique qu’on lui connaît : « Que les choses soient claires. Pour moi, jusqu’à la fin de mes jours, tant que j’aurai un souffle, vous et ceux de votre espèce ne serez jamais que des faussaires de l’Histoire la plus tragique. » Faurisson, depuis est DEFINITIVEMENT un faussaire de l’Histoire, donc. Et Badinter un homme bien admirable.