Affirmer que Le Pen est néo-nazie est en effet certainement un peu abusif. A force de servir l’étiquette néo-nazie à toues les sauces, on fini par la vider de son sens et la banaliser.
Mais de là à faire de Le Pen un type honnête et fréquentable sous prétexte qu’il a adouci son discours est un pas que je ne franchirai pas.
Qu’il soit intelligent, n’en doutons pas. Mais il est surtout de mieux en mieux conseillé, c’est pourquoi son discours se fait moins provocateur afin d’attirer à lui un électorat qui lui restait fermé parce que décelant chez lui une idéologie sinon nazie, au moins emprunte de fascisme.
Ne doutons pas un seul instant que cette base idéologique est toujours la sienne, quelque soit par ailleurs les modifications et adoucissements sémantiques qu’il apporte à son discours. Il s’agit pour lui d’acquérir une respectabilité, sachant qu’il vise de manière tout à fait sérieuse le poste suprême et qu’il sait qu’il ne peut y arriver que de cette manière parce qu’une large majorité de citoyens reste farouchement opposé à l’idéologie fasciste.
Vos réactions prouvent qu’il est en train de réussir son pari : rallier à lui des personnes instruites et non fascistes. C’est là qu’il devient redoutable et c’est là qu’il commence vraiment à me faire peur.
Les résultats détestables des politiques de ces dernières années ainsi que le manque d’enthousiasme engendré par les candidats déclarés actuels lui permettent enfin de surfer sur la vague de mécontentement et d’aborder les élections de 2007 en position de force.