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Commentaire de Philippe

sur Economie dématérialisée, croissance, pollution...


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Philippe 19 mars 2010 11:55

Sur l’informatique et le papier : j’ai entendu dire il y a longtemps que l’informatique allait tuer le papier... Rien n’a été plus faux ! Il a au contraire contribué à multiplier les consommations : beaucoup plus de données et d’infos disponibles, beauccoup plus de facilités à les diffuser et imprimer.
Si nous nous étions mis à diffuser informatiquement ce qui avant était diffusé sur papier, OK. Mais comme toujours avec une nouvelle offre, elle a créé de nouveaux besoins. Pas substitution, ajoût... Ce phénomène est appelé effet rebond : un progrès qui pourrait se traduire par du consommer moins, ou avec moins d’impact sur l’environnement se traduit par du consommer plus (allez voir sur mon site la fiche thématique sur le sujet)

C’est ce qu’illustre à merveille le schéma des productions d’énergie. C’est peut-être le passé, mais il nous montre malheureusement comment fonctionne (encore aujourd’hui !) notre société. On ne fait qu’empiler les consommations.

Certes, les consommations de pétrole et de gaz ne vont pas pouvoir faire autrement que diminuer du fait de la diminution de la ressource et de l’explosion de son prix. Malheureusement, il reste le charbon et la possiblité d’en faire un carburant liquide, ce qui résoudrait temporairement le problème du pétrole, mais aggraverait encore l’impact sur le climat (deux fois plus de CO2 à énergie égale).

Il est vrai que les ressources en uranium sont aussi très limitées (quelques dizaines d’année avec les centrales actuelles), mais si la surgénération fonctionne, l’énergie récupérable est alors multipliée par un facteur très largement supérieur à 10, sauf erreur de ma part (40, peut-être). Nous allons donc continuer joyeusement à produire de l’électricité nucléaire.

Ce que j’ai voulu montrer avec ce graphique du passé, c’est que les énergies renouvelables ne peuvent être un espoir (comme le répètent les tenants de la croissance verte) que si nous changeons radicalement de paradigme. Si nous restons dans une optique de croissance, elles ne feront que s’ajouter aux productions énergétique actuelles au lieu de s’y substituer.

La croissance verte ne sera verte que si... elle n’est plus la croissance !


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