Et si le problème venait de notre manque d’imagination ? Le problème a toujours été posé en termes de choix : totalitarisme ou démocratie, cette dernière étant représentée par les élections au suffrage universel. Si le totalitarisme doit être exclu -il s’agit d’une question de principe-, la seule alternative imaginée aujourd’hui est celle de ce fameux suffrage. Or - je tente un parallèle hasardeux, mais qui mérite qu’on s’y arrête - le suffrage universel, c’est en quelque sorte « la main invisible du scrutin ». On a vu ce que donne la main invisible du marché, une longue crise sans précédent où on paie l’addition en proportion des revenus qu’on n’a pas et où l’impunité est assurée par nos élus aux financiers véreux (excusez le pléonasme) ; alors qu’attendre de cette merdocratie ? D’abord un score du FN aux relents d’avant-guerre (à quand les Croix de Feu ?), mais c’est ça la démocratie. Ensuite un basculement léger (on appelle ça l’alternance) entre une gauche molle et une droite vicieuse et hypocrite.
Nous sommes dans l’ornière et si nous ne réfléchissons pas sérieusement à une alternative à ce système qui fait la plus grande joie des nantis, nous n’en sortirons pas.
Est-il nécessaire de préciser que j’ai pratiqué une abstention révolutionnaire, assumée et active ? J’entends déjà les répliques conformistes et bien pensantes...