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Commentaire de Tristan Valmour

sur Ces hommes qui « changent » pendant leur vie de couple


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Tristan Valmour 23 mars 2010 22:35

Bon, j’ai lu la seconde partie de votre texte et je comprends mieux votre attente. D’abord, méfiez-vous de ce que vous pouvez lire sur le net, surtout dans les forums psy et médecine. Tout le monde se déclare malade ou trouve des pathologies aux autres. N’oubliez pas, et c’est essentiel, qu’un ensemble de symptômes ne forment pas le syndrome. Je crois que les docteurs d’Avox ne me contrediront pas. Il faut aussi faire attention avec le terme de pathologie ; seul un professionnel peut en parler. J’ai une spé en psy cognitive aussi mes connaissances en psy clinique sont beaucoup trop minces – et trop anciennes - pour employer le mot « pathologie ». Si tout ça vous intéresse, je ne peux que vous inviter à vous inscrire en fac à Toulouse, ou à suivre des cours à distance via Paris 8. Vous pourrez aussi aisément vous procurer une bonne bibliographie auprès d’un prof, et aller consulter des vidéos sur canal-U. Je précise que la psychologie est l’une des seules formations où la VAE ne fonctionne pas, c’est vous dire l’importance de suivre le cursus en entier pour bien comprendre cette discipline.

 

Rien n’indique dans votre narration que Vincent souffre d’une pathologie. Un homme quitte rarement (inférieur à 25% des cas) sa compagne lorsque cette dernière ne l’intéresse plus, au contraire d’une femme. Mais un homme modifiera son comportement pour que la femme le quitte, c’est très fréquent. Il y a une probabilité plus grande pour que Vincent ait rencontré une autre femme qu’il souffre de pathologie. Surtout, ce qu’Emilie doit éviter, c’est culpabiliser. Elle n’y est pour rien.

 

Je rappelle que selon Lucy Vincent, neurobiologiste (et les neuroscience sont mon domaine, même s’il est bcp trop vaste pour que je sache tout ; j’apprends pourtant tous les jours !), l’amour dure 3 ans, le temps que l’enfant soit plus autonome et il n’a alors besoin que d’un seul parent. Voir son dernier livre « Petits Arrangements avec l’amour », vous en apprendrez beaucoup.

 

Hommes et femmes se choisissent en raison de la complémentarité de leur système immunitaire, afin de mettre au monde un enfant qui sera plus fort qu’eux. La femme, cueilleuse, a besoin de stabilité, comme je l’ai déjà dit. Les hommes apprécient par devers eux les femmes aux hanches assez larges, parce que c’est un signe très ancien (et dépassé aujourd’hui en raison de l’assistance médicale à la naissance) que l’enfant naîtra bien. Les femmes apprécient les hommes forts (anciennement force physique même si c’est toujours d’actualité sous certaines conditions ; aujourd’hui ceux qui ont les moyens financiers) parce qu’ils pourront les protéger, donc protéger l’enfant. L’homme, non seulement est un chasseur – donc besoin de mobilité -, mais il n’est pas sûr d’être le père de son enfant. Il a donc le besoin d’essaimer sa « petite graine » partout pour être certain que ses gènes vont perdurer. On peut résumer cela par « la femme vénale, l’homme infidèle ». Mais il n’y a aucune culpabilité à avoir ; c’est la perpétuation de l’espèce qui nous guide tous. Naturellement, avec les progrès scientifiques (contrôle des naissances, pourquoi pas clonage dans le futur) et les modifications sociétales (les femmes ont de moins en moins besoin d’un homme prédateur, costaud ou riche, parce qu’elles sont plus autonomes sur la plan financier), tout cela change progressivement.

 

Pour entretenir un couple au-delà des 3 ans, je répète aussi qu’il faut beaucoup se toucher. Cela provoque la production d’oxytocine, de dopamine et de sérotonine, neurohormones et neurotransmetteurs du bonheur. Et le sport pour les endorphines.

 

Si vous voulez écrire d’autres articles sur le couple, je ne peux que vous conseiller de lire Lucy Vincent (cet auteur a publié d’autres livres sur le sujet) pour le domaine neurobiologique, François de Singly pour la sociologie. Ce dernier est un peu dépassé, mais d’une lecture très abordable. Et laissez les thèses freudiennes de côté, ça n’est plus du tout d’actualité. Sûr que Zen va me taper sur les doigts.

 

 


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