Une avancée importante, certes, mais qui ne correspond pas tout à fait aux ambitions originelles
"...si la nouvelle loi
oblige la plupart des Américains à disposer d’une assurance médicale
(grâce à une subvention publique pour ceux qui ne sont pas assez pauvres
pour être assurés par l’Etat, et pas assez riches pour se payer une
assurance privée), elle n’est pas « radicale ». En effet, elle ne remet
nullement en cause la puissance parasitaire du lobby des assureurs. Dès
lors que le président Obama a dû renoncer à créer un nouveau système
d’assurance publique, ou « public option » (les Américains plus
pauvres et les personnes âgées sont déjà couverts par l’Etat), le
gouvernement fédéral vient de garantir des millions de nouveaux clients
aux assureurs privés.
Par ailleurs, le vote n’a été acquis qu’au prix de
concessions importantes faites aux adversaires de l’avortement,
nombreux chez les élus démocrates du Sud : un décret présidentiel va
interdire que l’argent public finance une procédure d’interruption
volontaire de grossesse. Enfin, selon le bureau du Budget, plus de
20 millions d’Américains, en particulier les immigrés clandestins,
demeureront encore sans assurance en 2019.
La réforme est néanmoins « majeure ». Près de 32 millions
d’Américains ne vont plus vivre dans la hantise d’une maladie qui les
ruinerait. Et, contrairement à leurs habitudes délicates, les compagnies
d’assurance n’auront plus le droit de refuser de couvrir un enfant ou
un adulte lorsqu’ils tombent malades...
Certains républicains, qui prétendent redouter que les Etats-Unis ne
deviennent socialistes, voire pire, promettent déjà de revenir sur cette
loi s’ils remportent la majorité aux élections de mi-mandat, en
novembre prochain. "(Le Mode)
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