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Commentaire de François-Ferdinand De la Friche en Souche

sur Revenir à la laïcité


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Monsieur Péréol : vous pouvez certes balayer ma question à Monsieur Franc d’un revers de la main, mais celle-ci relevait simplement de la curiosité et a été motivé par la lecture de votre article ; enfin elle ne me semble pas idiote ou hors-sujet ni même relever de votre conclusion : « Retour à l’équilibre de Nash : ce n’est pas ce genre de croyance, même asséné avec force qui peut contredire ou débattre du fait que la laïcité est un trait de l’Etat et exclusivement de l’Etat. »

 

L’équilibre de Nash appartient à la Théorie des Jeux, vous pouvez assimiler cela à de la Croyance, mais cela me semble quelque peu erroné voir une simple manifestation de dédain pour la réflexion d’autrui : l’évocation de ce concept n’entame en rien le caractère avant tout étatique de la Laïcité et renvoie parfaitement à votre article : puisque vous-même analysé la situation actuelle comme étant un choix opéré par un des acteurs concernés pour, selon vos propres mots, une laïcité-athéisme d’Etat : nous avons donc bien un choix/décision unilatéral opéré par un des joueurs/agents.

 

« La laïcité est un attribut de l’Etat. La laïcité est le principe qui oblige l’Etat à réguler les relations des religions entre elles et avec lui, dans une indifférence méthodique et le choix de la liberté du citoyen. La laïcité de l’Etat est la garantie de la pratique religieuse des citoyens. »

 

L’évocation de l’équilibre de Nash renvoyait à votre propre article comme déjà dit : vous employez les termes réguler, relations, choix et faites intervenir divers agents : Etat, Religion/Eglise, Citoyen(s) : nous avons donc bien une situation d’interaction entre n agents, chacun optant pour tel ou tel choix en considérant ceux opérés par les autres : là intervient ma question quant à l’équilibre de Nash : la finalité étant la notion de stabilité et donc d’un système où les interactions entre Etat/Religion/Citoyen seraient stabilisées et non soumises à des mesures d’exceptions, des raccommodages, des lois sur commande, etc…ce que vous me semblez d’ailleurs dénoncé : cette notion d’équilibre de Nash renvoyant à la notion de stabilité et non d’optimum : une situation où chacun des agents Etat/Religion/Citoyen n’aurait aucun intérêt à changer unilatéralement de stratégie car aucun gain possible en perspective.

 

A nouveau, c’est votre article qui m’a poussé à faire ce parallèle : vous pouvez renvoyer Nash à la Croyance : il n’empêche que ce principe a et est toujours utilisé dans maints domaines : stratégie militaire, décisionnelle, politique, cybernétique, biologie évolutionnaire, économie, psychologie, etc…

 

Vous écrivez : « Nous avons renoncé à ce principe. Nous appelons maintenant laïcité un athéisme d’Etat, conçu comme une commande faite au citoyen de manifester publiquement un athéisme. »

 

Non, un des agents (Etat) a fait un choix unilatéral sans tenir compte des choix/décisions opérés par les autres agents (Religion/Citoyen) d’où situation instable, que vous illustrez ainsi : « Pour le citoyen, cette demande de coupure entre le visible (public) et l’invisible (privé) n’est pas tenable sur le long terme. C’est une demande de schizophrénie ! »

 

A nouveau, l’évocation de l’équilibre de Nash et de ce qu’il entend n’est pas si idiot : chacun des agents concernés a un nombre fini de stratégies possibles dans sa prise de décision/choix : que ce soit l’Etat, les Eglises, le(s) citoyen(s) tous sont soumis à des limitations : Constitution, Loi, Droit, Dogme, règles, principes, structure, organisation, hiérarchie, etc…

 

Ainsi donc votre référence à la schizophrénie du citoyen ainsi que votre conclusion : « Il nous faut revenir à la laïcité : une obligation de l’Etat pour permettre la liberté de religion et non pas un athéisme d’Etat qui commande une schizophrénie du citoyen. » ne fait que rendre compte à nouveau de l’instabilité du système actuel, où les interactions ne se fondent pas sur des choix en fonction des autres agents concernés mais par un choix unilatéral :


un système stable : ce qui n’entend pas optimal et donc n’entend pas non plus la satisfaction totale de chacun des agents Etat/Religion/Citoyen se fonderait sur des choix où chacun des agents à la fois opterait pour une stratégie possible dans un ensemble fini mais aussi sur le choix opéré par les autres agents ; et ainsi il y aurait stabilité du moment qu’aucun des agents ne trouverait aucun gain à changer unilatéralement de stratégie : la laïcité concernant l’Etat, et la stabilité étant un élément clé pour une bonne ou juste politique ; les religions étant stables par définition car dogmatiquement limitées dans leur capacité au changement, les individus  (supposés doués de raison) quant à eux agissent sur l’Etat par leur choix politique : tous ces agents ont donc intérêt à la stabilité.

 

Voilà quel était le but de ma question.


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