La description euphorique que fait l’auteur du Chili que j’aime mérite quelques nuances.
Mme Bachelet a trouvé une situation très dégradée et semble avoir avoir fait ce qu’elle a pu dans les institutions dont elle a hérité, pures produit de pichochetisme mâtinée de friedmanisme
Pour un tableau plus nuancé :
" Malgré un budget en hausse (+ 8,9%) qui
s’appuie sur le niveau extrêmement élevé du cuivre sur le marché
mondial, la politique publique de M. Bachelet reste celle d’une
assistance ponctuelle en faveur des plus déshérités. Les premiers gestes
de politique internationale du nouvel exécutif sont venus garantir
l’ancrage du Chili comme allié stratégique des États-Unis en Amérique du
Sud et en faveur d’un libre-échangisme débridé, où le Chili est
fortement dépendant de l’exportation de ses matières premières et
ressources naturelles (cuivre, bois, pêche, etc.)
Pourtant, les
problèmes sont de taille et ce à commencer par trois dossier brûlants : la faillite totale du système de
retraites par capitalisation (qui doit constituer l’un des grands
chantiers de cette présidence) ; un système de santé à deux vitesses,
laissant au bord de la route les plus fragiles ; enfin, une éducation
municipalisée et transformée en un vaste marché par la Loi organique sur
l’enseignement (LOCE), votée par le général Pinochet juste avant son
départ [le mouvement étudiant contre cette loi – les « pingouins » – a
été traité fort brutalement par la présidente Bachelet qui a une
conception de « l’ordre juste très proche de celle de Ségolène Royal.
Face
à cela, le gouvernement ne semble pas prêt à modifier significativement
la fiscalité du pays ou encore l’échelle des salaires, pourtant
profondément injustes. Même chose en matière de ressources minières :
malgré des discussions sur d’éventuelles royalties, le cœur de la législation sur l’exploitation du cuivre
sera conservé, ensemble de lois qui légalisent - depuis les temps de la
dictature - une véritable aliénation de cette ressource non
renouvelable au profit des multinationales et au détriment de CODELCO
(la Corporation du cuivre publique) . Ainsi que le notait un reportage
du quotidien français le Figaro durant la campagne : « Tenir tête aux 16
entreprises qui contrôlent 80% de l’économie chilienne, en redessinant
la fiscalité et en renforçant le droit du travail est exclu ».
______
Malgré de bons indicateurs économiques et la baisse sensible de la
pauvreté, passant de 38,6 % de la population en 1990 à 18,8 %
en 2003 ,
le pays possède un grave défaut : l’inégalité de répartition des
richesses. Ceci a pour effet de créer une brèche sociale nette entre riches et pauvres.
-Selon
des informations sur le développement humain de l’ONU en 2005, le Chili
possède un coefficient de Gini de 0,57, le situant à
la 113e place sur 128 de la liste des pays par
égalité de revenus. Cette inégalité est difficilement rattrapable.
Ce problème est attribué à l’économie venant des diverses entreprises
prônant le néolibéralisme (en opposition à l’économie à
tendance socialiste développée entre les années
1950 et les 1970). De nos jours, les 20 % des plus riches
du pays gagnent 14,3 fois ce que reçoivent les 20 % des plus pauvres (Wiki)
-Un aspect des inégalités au
Chili
-Sebastian
Piñera, le Berlusconi chilien