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Commentaire de jean-michel Bélouve

sur Pétition contre Allègre et Courtillot : des climatologues français perdent tout sens de la mesure


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jean-michel Bélouve jean-michel Bélouve 5 avril 2010 09:14

Certains commentateurs s’étonnent que je ne fasse pas état des conclusions de la Commission d’enquête britannique concernant Phil Jones, le CRU et l’affaire des courriels piratés et diffusés. Ce n’est pas le sujet du présent article.

J’en dirai quelques mots dans ces commentaires, puisqu’on m’interpelle à cet effet. Le Parlement a conclu que Phil Jones n’était pas répréhensible, et a, à juste titre, décliné toute compétence pour formuler des jugements scientifiques.

Le climategate a eu plusieurs conséquences, dont celui d’amener une grande partie des médias à ouvrir le débat aux thèses autres que celles professées par le GIEC. Phil Jones a reconnu publiquement que les températures n’avaient pas augmenté depuis 1995. Le public a pu apprendre l’existence des travaux de Svensmark sur le rôle des rayons cosmiques dans la formation des nuages. L’affaire a conduit de nombreux spécialistes à analyser les températures brutes fournies par les stations de mesure, lorsqu’ils y ont eu accès, puisque le CRU n’obtempère toujours pas aux demandes de communication en arguant de conventions internationales, ce qui pose le problème de la vérifiabilité de ses ajustements. Lorsqu’ils peuvent se procurer ces données brutes, les spécialistes observent que l’effet îlots urbains de chaleur n’est pas suffisamment pris en compte, ce qui conduit à retenir des valeurs de températures trop élevées (observations faites en Nouvelle Zélande, Australie, Tchécoslovaquie). Aux USA, John d’Aleo observe que les températures relevées par les stations situées en régions rurales ont très peu augmenté, et que les données ajustées du GISS et du NCDC incluent une forte proportion d’augmentations de température dues à l’urbanisation. En Russie, nombre de stations ont été écartées des statistiques pour des raisons non élucidées, etc.

Il et bon que ce type de vérifications puissent se faire, et il serait nécessaire de regrouper toutes les températures brutes collectées par le CRU, le GISS et le NCDC en une base accessible librement à tous les spécialistes (climatologues, statisticiens, géophysiciens, etc.).

Bref, les remises en cause consécutives au climategate sont salutaires. Il faut souhaiter qu’elles conduisent les scientifiques à mieux coopérer, à renforcer leur déontologie, et à faire véritablement progresser la connaissance.


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