Pour compléter, invocation
de Friedrich : « Connais-toi toi-même :
c’est là toute la science. –Ce n’est que lorsque l’homme sera parvenu au terme
de la connaissance de toute chose qu’il se pourra se connaître lui-même. Car
les choses ne sont que les frontières de l’homme. »
Car voilà une des
problématiques majeures posées par ce probable et presque certain remplacement
de l’Humanité par sa progéniture H+ et IA : le fait que le processus de
connaissance de ce qu’est en définitif l’Humanité ne puisse être achevée et qu’une
fois celle-ci dépassée par ses successeurs : jamais ne soit résolu cette
question : car la sentence dit connais-toi toi-même : nul doute que
nos successeurs sauront nous définir bien mieux que nous le pourrions, tel que nous le faisons pour les autres formes de vie : mais l’Humanité
aura-t-elle les moyens de continuer son chemin vers la Connaissance des choses
et de Soi ?
Pour conclure,
encore Friedrich : « Il
faudrait des êtres plus spirituels que n’est l’homme, rien que pour goûter à fond
l’humour qui réside en ce que l’homme se regarde comme la fin de tout l’univers,
et que l’humanité déclare sérieusement ne pas se contenter de moins que la
perspective d’une mission universelle. Si un Dieu a créé le monde, il a créé l’homme
pour être le singe de Dieu, comme un perpétuel sujet de gaieté dans ses
éternités un peu longues. »
Serons-nous les
singes de nos successeurs, là pour égayer leur a-mortelle condition avec le souvenir de cette primitive prétention de s’être conçu un instant comme une fin ?