Je traînais sur agoravox à une époque où demian west sévissait, et où des noms tels que morice ou le vôtre n’étaient pas visibles. Les râleurs intempestifs, blagueurs à deux francs (c la faut’ à sarko huhuhu), et autres bien pensants m’ont lassé, et je ne reviens que de temps à autres par ici.
A mon avis, un article se doit d’aller vers le lecteur, et non l’inverse. Mais je suis mal placé pour critiquer un article alors que je n’en ai jamais écrit.
L’époque de la liberté de pensée, de l’ouverture d’esprit est menacée par ce que vous considérez comme salvateur. Ne vous méprenez pas. Internet cloisonne les pensées, avec ses communautés à thème. Nous ne sommes plus obligés de cohabiter avec des gens que l’on n’aime pas, nous pouvons nous réfugier dans des familles de pensées où tous les membres pensent et sont comme nous. Internet est un exutoire, une tribune où l’on aura toujours quelques personnes intéressées pour nous répondre. Internet est un lieu d’où on ressort satisfait d’avoir été écouté, satisfait d’avoir pu parler librement. Internet c’est comme l’espace : tu peux gueuler mais personne ne t’entend.
C’est une chimère.
La liberté de parler, mais aussi la liberté de ne pas écouter ni même entendre.
La liberté de protester mais également un encouragement à gueuler derrière son écran.
La liberté de trouver des gens du même avis, mais qui empêche la tolérance et le contact avec des avis divergents.
Pour ce que j’en vois, la vie réelle devient uniformisée, formatée, fade. Face à cela, un doppelganger virtuel qui « réalise » tous ses fantasmes, et qui sert de soupape de sécurité à l’esprit.
Un indice : les agressions sexuelles ont tendance à diminuer là où l’internet se répand. De même, je dirais que les frustrations liées à la politique ou les faits d’actualité diminuent grâce à internet.
Je peux donc vomir ma haine contre les racailles du quartier sur un forum et m’endormir satisfait. Alors que il y a 20 ans, on se serait concertés dans le quartier pour leur faire passer l’envie de recommencer.