Merci d’en rajouter ! Car ça aussi, ça fait partie de l’argumentaire de ceux qui n’ont aucun argument sérieux.
J’ai même entendu, une fois, le mot « terroriste » à propos des espérantistes. Le délire va vraiment très loin !
Qualifié de « Langue de sionistes et de cosmopolites » sous Staline, de « Langue de juifs et de communistes » sous Hitler, l’espéranto a été l’objet d’une multitude de qualificatifs qui visaient à susciter un réflexe de répulsion et de mépris à son égard, à détourner l’attention de la solution qu’il proposait à des problèmes eux-mêmes passés sous silence. C’est finalement une superbe référence que d’avoir été ainsi traité par ce que l’humanité a connu de plus vil.
Des quantités phénoménales de propos injurieux, calomnieux, diffamatoires ou dévalorisants ont été déversées sur lui et ses usagers, et il est bon que le public puisse s’en rendre compte ici.
Autant dire que les espérantistes ne sont plus à ça près et commencent à être blindés.
Je peux même ajouter une anecdote. Lorsque j’avais écrit à Yves Berger, directeur des éditions Grasset, en 1993, pour proposer l’édition de « L’homme qui a défié Babel », j’avais été gratifié de cette réponse qui venait droit du fond du coeur :
Monsieur,
Il n’est pas dans ma nature de mépriser beaucoup de gens. Je serais tenté de dire : seulement les partisans de l’espéranto. Si par quelque aberration, la maison dont je suis le directeur littéraire devait publier un livre sur l’espéranto, je démissionnerais sur le champ. Fossoyeurs de la langue française, je vous hais.
Yves Berger
Le bouquin est tout de même paru... et Yves Berger, lui, est disparu. La première édition est parue en 1995 chez Ramsay, la seconde, simultanément avec sa traduction en espéranto, en 2001 chez L’Harmattan, puis des traductions ont été publiées en espagnol et coréen en 2005, en lituanien en 2006, et j’ai appris ces derniers jours que celle en tchèque est prête...