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Commentaire de sobriquet

sur Coline Serreau, la belle verte


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sobriquet 9 avril 2010 16:27

Chacun est est libre de ses préférences esthétiques, bien entendu. Je ne comprends pas bien ce qui me vaut ce qualificatif de « fasciste ». J’ai exprimé mon ressenti sur une certaine esthétique, j’insiste sur le fait qu’il ne s’agit que d’un ressenti, et je ne cherche pas à lui trouver des justifications rationnelles. Je n’ai pas taxé Hieronymus de fascisme quand il a dit qu’il trouvait certaines femmes négligées ou repoussantes.

A aucun moment je n’ai pas utilisé le mot « nature », et ce n’est pas un hasard : cette notion m’apparait trop vague, et fait référence à un idéal bien trop abstrait. pour la même raison, je n’ai pas utilisé le mot « artifice ». Pas besoin de parler de nature pour dire que l’épilation abîme la peau, que les chaussures à talons génèrent des problèmes de dos, etc. Ce sont des données concrètes, vérifiées.

Je ne voudrais surtout pas empêcher qui que ce soit de faire ce qu’il éprouve nécessaire pour se sentir bien dans sa peau. Mais quand je vois que souvent, cette idée de bien-être se base sur des conventions sociales, au détriment de notre intégrité corporelle et psychique, ça me pose des questions. Aujourd’hui, des femmes se sentent plus sûres d’elles avec des faux ongles, alors qu’ils étaient marginaux, outranciers, il y a quelques décennies. Parallèlement, les implants mammaires se multiplient. Est-ce que, dans vingt ans, une jeune femme se fera payer ses premiers implants mammaires par sa mère, afin qu’elle puisse « mieux s’accepter » ?

Les complexes sur le corps sont naturels, mais ils sont exacerbés par les valeurs esthétiques promues par certaines industries. Industries qui ont tout intérêt à ce que nous n’aimions pas notre corps. Nous ne sommes pas indépendants dans nos jugements esthétiques ; nous sommes conditionnés par les campagnes publicitaires auxquelles nous sommes quotidiennement exposés.

Aimer ses faux seins, ses faux ongles, sa fausse peau, ses faux cheveux, ce n’est pas s’aimer soi. Si on se sent mieux avec, c’est parce que notre besoin de reconnaissance, d’approbation, est mieux satisfait, certes. Mais s’aimer soi, c’est s’accepter avec ses qualités et ses défauts, au point d’accepter de les confronter au regard des autres. C’est dire : "Quel que soit le jugement des autres, c’est ainsi que je suis, et le regard des autres ne me touchera pas."


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