bon, je continue la discussion avec option monologue insomiaque&monomaniaque : mais bon faut bien que le message passe, non ? (hmmmm...crise guruïque !)
L’essentiel de
mon propos fut ce mouvement apparemment inexorable et toujours plus accéléré
vers la fin de la séparation entre Monde de l’Acte et Monde de l’Esprit/Pensée :
d’où mon distingo entre Guides et Marchands et le fait de considérer que nous
sommes entrés dans la phase terminale de la Culture : parce si elle fut
permise, ce le fut par cette séparation entre ce monde de l’Acte et ce monde de
l’Esprit : renvoyant à cette dualité de l’Humain : matière/esprit, créature/créateur,
argile/potier, etc…Parce que c’est dans le monde de l’Esprit qu’elle naissait
et dans celui de l’Acte qu’elle se manifestait.
Et ainsi si le
marchand se substitue au guide : ne reste que le monde de l’Acte : l’Instant,
l’Immédiat : le monde de l’Esprit/Pensée
est subjugué, assujetti, digéré, anéanti : fin de la Culture et de l’Humanité
telle qu’elle s’est toujours définie et manifestée.
Si nous restons
piégés dans l’Instant, l’Immédiat : nous perdons une part essentielle de
ce qui nous définit : l’Expérience : le sens, la réflexion, la
finalité, la fin ou son besoin, sa nécessité pour affronter l’absurde potentiel
de notre condition : si nous perdons la capacité de se projeter dans le
Temps, l’avenir (finalité), en dehors de nous (l’Autre, le Monde), si nous
perdons celle de regarder le Passé (Histoire, Culture) : et bien il ne
reste plus que de l’humain : matière, créature, argile…etc…certes parfait
pour le marchand, mais qui nous renvoie au statut d’animal dressé ou de clone
formaté.
Voilà ce que j’entends
par fin de la Culture, système total et global supporté et fondé par le
Conditionnement, le Contrôle : un monde où n’existe plus que le Marchand :
plus de Guides, ni Prophète, ni Fou, ni Maître, ni Poète,etc…que ces derniers
soient en nous ou autres que nous-même ; ni temple où se chercher, ni forêt
où rêver, ni désert où se perdre, etc…même remarque : que ces lieux soient
en nous ou en dehors. (les termes
prophète, temple, maître n’ont pas une connotation religieuse mais renvoie à l’humain :
esprit, créateur,…).
Lorsque le
chasseur taille son silex pour tuer le grand cerf, il n’est qu’une créature
parmi d’autre si le sorcier, le sage, l’ancien, le fou ne lui permet pas de
donner un sens à son acte, de lier chasseur et cerf…ou si lui-même ne conçoit
pas plus qu’un simple prédateur soumis à l’Instinct et donc à l’Instant (pas
terrible, je sais mais bon il se fait tard)…
Voilà pourquoi
nous atteindrons un point de non-retour si un changement de paradigme n’opère
pas sous peu : même l’individu, le Moi ne peut se concevoir que parce qu’il
y l’Autre : sans lui, et bien le Moi aussi tout-puissant soit-il n’est
rien ; encore pire si il échappe au Réel et se réfugie dans le Miroir, le Virtuel,
le Fantasme…et le Désir n’a de sens que dans sa singularité : lorsqu’il
lie deux singularités, ou lorsque l’objet convoité permet d’y projeter sa
singularité ; le Désirisme relève du Particulier : du réflexe
programmé, du dressage, du conditionnement : et donc du Contrôle : il
faut bien qu’il y ait quelqu’un au bout de la laisse, ou derrière l’Ecran.
Retour aux deux
mondes : Acte/Esprit : la séparation de ces deux mondes limite l’extension
du Contrôle : que l’un subjugue l’autre : le contrôle devient total :
et la notion même de libre-arbitre se vide de tout son sens : ne pas avoir
d’autres choix que ceux que l’on nous impose est une illusion de liberté.
et donc question
que j’ai déjà posé : qui du barbare ou du clone est le plus proche de
l’Humanité ?