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Commentaire de sobriquet

sur La croissance : un mythe pour les pauvres !


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sobriquet 15 avril 2010 14:32

On est bien davantage confrontés aux pubs, dans la rue, la presse, à la radio ou à la télé, qu’on est confrontés au cinéma. De plus, la pub se réfère à notre réalité quotidienne, alors que nous savons prendre de la distance sur ce que nous voyons au cinéma. Enfin, le cinéma cherche à faire rêver, la publicité, à convaincre.

Evidemment, les gens cherchent à s’aimer, etc. mais la manière de laquelle ces liens se construisent évoluent, et on se sent de plus en plus tributaires des biens de consommation pour satisfaire nos besoins non matériels, nos besoins d’amour, etc. Un enfant qui n’a pas la dernière trousse à la mode craindra d’être rejeté. On proposera à une jeune fille de faire des soins esthétique pour se sentir plus sûre d’elle. Un jeune homme se sentira incapable de séduire sans un peu de bling bling. Certains vont jusqu’à penser que si on n’a pas une Rolex à 50 ans on a raté sa vie ; cas extrême qui donne une idée de la relation qu’ont des gens bien plus modérés vis-à-vis de leurs possessions. Bien sûr, ce sont des besoins relationnels qui se cachent dernière tout ça, mais on se trompe si l’on croit que les biens de consommation sont indispensables à leur satisfaction.

Concernant les machines qui remplacent avantageusement l’artisanat, il faut préciser qu’elles consomment une énergie dont le prix n’est pas sujet aux lois du marché. Elles n’ont pu se développer que parce que l’Occident a su faire main basse sur les champs pétrolifères au terme de la première guerre mondiale. Avantage stratégique majeur qui n’a pas quasiment été l’objet de négociations avec les peuples indigènes. Les champs uranifères du Niger, aujourd’hui encore, ne bénéficient quasiment pas à la population locale, et si, sous De Gaulle, on sait que la France obtenait l’uranium pour une bouchée de pain, aujourd’hui, on connaît mieux les dessous de table d’Areva et son implication auprès des milices locales que la teneur exacte des contrats.

Citons encore les grandes exploitations agricoles sud-américaines, qui font la pluie et le beau temps sur le marché alimentaire mondial : les machines y sont extrêmement bien rentabilisées, mais sont la propriété de grandes capitalisations, souvent transnationales, qui n’hésitent pas à exproprier puis exploiter les paysans locaux.

L’histoire du rouet indien est elle aussi très parlante.

Le colonialisme a eu un plus grand impact sur l’amélioration de notre mode de vie que le progrès technique (qui lui est souvent tributaire). Aujourd’hui encore, nous ne jouirions pas d’un tel confort sans les comportements néo-coloniaux de nos États et de nos grandes capitalisations.


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