Si les petits et moyens revenus ont tant de mal à se constituer un patrimoine, c’est d’abord parce que la fiscalité sur le travail et sur la consommation est largement confiscatoire : charges sociales, TVA, TIPP, impôt sur le revenu, taxe d’habitation, etc. Après ces prélèvements, il ne reste pas grand chose, et aucune tranche de revenu ne sent que les fruits de ses efforts réellement mérités ne lui revient au final.
Mais la fiscalité sur le capital est un second frein majeur à la constitution de patrimoine des ménages. Avec ce qui reste des revenus pour constituer une épargne, chaque euro de patrimoine est taxé plusieurs fois : il faut commencer à en retirer la fiscalité sur les revenus de l’épargne, puis les multiples taxes qui ponctionnent le patrimoine : droits de mutatiton, droits de succession, taxe d’habitation, ISF, etc. Ces couches s’accumulent et portent atteinte au mÚcanisme fondamental de l’ascenseur social et du capitalisme : l’accumulation de patrimoine pour tous.
Au final, la fiscalité est excessive tout court, elle pénalise tout le monde dans tous les domaines. Elle bride l’initiative et incite bon nombre d’entrepreneurs petits et moyens à limiter leur développement tant les gains marginaux des efforts supplémentaires sont faibles à côté de la prise de risque et de l’énergie à mettre en oeuvre. L’ascenseur social est en panne, chacun creuse sa tranchée et tente de conserver sa qualité de vie en limitant le risque.
Les classes moyennes voudraient sensibiliser les bas revenus à l’impôt en intégrant CSG et IRPP, certains bas revenus voudraient « prendre l’argent là où il est », chez les riches. C’est vrai que les revenus importants payent en moyenne moins de 25 % d’impôt sur le revenu, contre 8 % en moyenne chez les ménages imposables. Tous doivent ajouter à cet IRPP les 12.5 % de CSG, sans oublier les charges sociales sur le travail.