Le plus grand proxénète de tous, c’est encore l’état. Car si il parait combattre la prostitution pour des motifs supposés sociaux ou sanitaires, il encaisse allègrement des impôts sur le revenu de ces dames.
Bien entendu aucune déclaration de revenu ne prévoie ce genre de « profession », mais par le biais du « train de vie » évalué par de très sérieux contrôleurs, l’état dans sont plus bel élan hypocrite, taxe sans aucune honte.
Les aléas de mon ex profession m’ont amenés à débattre avec ces dames qui exercent le plus vieux métiers du monde. J’en ai tiré quelques enseignements très succincts.
Bien entendu la présence du proxénète est systématiquement niée, qui d’entre nous reconnaitrait sa soumission volontaire ou pas, mais l’état d’esprit est très complexe et difficile à comprendre.
J’y ai trouvé énormément de filles excessivement gentilles et pas nécessairement idiotes. Des personnes pragmatiques dans leur vie qui font (autant que peu se faire) la part des choses. Bien souvent très innocentes de ce qu’implique cet état et qui une fois engagée dans cette voie se déconsidèrent et se jugent bien en dessous de leur réalité.
J’en ai gardé un souvenir bien étrange qui m’a toujours laissé un goût d’inachevé. Un contact simple et naturel avec des filles qui sont le plus au fait de l’âme masculine avec ses troubles et ses attentes inassouvies.
Depuis, j’ai la prétention de ne pas juger trop à la légère ces personnes. Il est vrai qu’en cas de nécessite c’est un moyen bien commode de gagner sa vie. Mais je suis convaincu que l’on y perd son âme et que cette blessure est très longue à guérir.
Le bourgeois est bourré de préjugés mais il fréquente bien volontiers ces « hétaïres » auprès desquelles il satisfait ses plus bas instincts.