Ce n’est pas un problème, mais précisément un avantage, que l’espéranto soit libre de tout lien avec un espace culturel géographique ou historique défini, donc qu’il ne soit pas associé ou lié à un espace limité. C’est justement la vocation d’une langue internationale digne de ce nom.
Utiliser une langue nationale comme langue internationale est un non-sens. Ce n’est pas à cause que ça se fait que c’est la meilleure solution. Quand certains prétendent que l’espéranto a échoué du fait que sa diffusion n’est pas plus grande après 120 ans d’existence, ils montrent les limites de leurs connaissances, de leurs capacités d’analyse, et démontrent qu’ils n’ont rien compris. Compte-tenu de la puissance financière, politique et militaire qui a propulsé l’anglais au niveau où il est aujourd’hui, et ceci depuis bien plus longtemps, son niveau de diffusion est tout simplement minable. Ça fait penser aux quantités astronomiques de bombes déversées sur le Vietnam par la plus puissante armée du monde, et, au bout du compte, c’est une population de petite taille qui a éjecté des colosses puissamment armés. Et cette même armée suréquipée est en train de se faire virer de la même façon d’Irak...
Aujourd’hui, il faut du courage pour plaider pour l’espéranto. Pour l’anglais, il suffit de suivre le troupeau : bêêêêê oui, c’est l’anglais la langue internationale, ça ne se voit pas ? Mais le propre de tout troupeau est d’être destiné à l’abattoir par prélèvements successifs de têtes.
La diffusion des langues dites « grandes » s’est faite par des corps expéditionnaires, par l’oppression, par des exterminations de populations remplacées par des envahisseurs, donc de façon criminelle.
Aujourd’hui, en Inde, malgré près de trois siècles et demi de domination britannique auxquels s’est ajouté plus d’un demi-siècle de matraquage par l’anglais, il n’y a qu’un pour cent de la population de l’Inde qui le maîtrise à l’égal de natifs anglophones britanniques ou étasuniens. Est-ce tellement plus brillant en France, pays en voie de colonisation ?
“La tyrannie de l’anglais s’étendait si loin qu’il fallait passer par cette langue et non par la nôtre pour apprendre le sanskrit ou le persan. Si un élève s’exprimait dans sa propre langue, le gujarati, on le punissait. II n’importait nullement au professeur que l’enfant parlât mal l’anglais et qu’il fût incapable de le prononcer correctement ou de le comprendre parfaitement. Pourquoi le maître aurait-il dû s’en inquiéter ? Lui-même parlait un anglais qui était loin d’être parfait. Il ne pouvait pas en être autrement. L’anglais était une langue étrangère aussi bien pour lui que pour ses élèves. Le résultat était catastrophique. On nous donnait à apprendre par coeur beaucoup de choses que nous étions loin de toujours comprendre parfaitement et qu’il nous arrivait même souvent de ne pas comprendre du tout. La tête me tournait quand le professeur s’escrimait à nous faire comprendre ses démonstrations de géométrie.”
(Gandhi : “Tous les hommes sont frères”. Gallimard/NRF (coll. Idées). 1969 ; p. 259)
Entre tous les pays qui subissent aujourd’hui une telle politique, et qui subissent aussi l’anglais, l’Irak est au premier plan.
A partir du moment où une culture domine toutes les autres, et on le voit avec l’anglais, il n’y a pas d’ouverture, mais un écrasement. On le voit bien avec la chanson, les programmes radio-TV, etc. : au moment où l’on nous parle de l’Europe, combien de chansons en italien, allemand, grec, finnois ou autre des 25 langues de l’UE chacun de nous a pu entendre durant l’année écoulée ? Et ceci sans parler des autres continents. La majeure partie des films nous vient des EUA ou de la Grande-Bretagne, etc. C’est ça, la « découverte des cultures étrangères », l’ouverture ?
L’apprentissage de l’espéranto n’est absolument pas en contradiction avec celui des autres langues, y compris de l’anglais, au contraire, il le favorise, et, là encore, je l’ai écrit et réécrit maintes fois. Encore faudrait-il ne pas se contenter de lire quelques dizaines de commentaires et croire, à partir de ça, que l’on sait déjà tout sur un sujet aussi vaste.
Et l’apprentissage de l’anglais comme première langue est précisément désastreux pour les autres langues, car il constitue une langue de blocage par le temps excessivement long que son apprentissage exige pour un niveau satisfaisant. Le taux élevé d’échecs auquel conduit son enseignement comme première langue est plus souvent inhibiteur que stimulant pour l’apprentissage ultérieur d’autres langues et d’autres matières.
Plus précisément pour l’anglais, voir « Springboard to languages » : http://www.springboard2languages.org/home.htm
Voir aussi la section « Intérêt pédagogique » sur : http://www.esperanto-sat.info/
Autres sites multlilingues intéressants et instructifs :
Edukado.net : http://www.edukado.net/
Dialogues indigènes : http://www.xs4all.nl/ pilger/id/idf-fr.htm
Lernu.net : http://fr.lernu.net/
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