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Commentaire de Immyr

sur Michel Onfray, intellectuel taliban ou bienfaiteur de la philosophie ?


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Immyr Immyr 23 avril 2010 13:12

 Cher M Dugué,


 contrairement à vous j’ai beaucoup lu Onfray. J’apprécie nombre de ses prises de position et suis en désaccord avec certaines d’entre eux. Je vais même vous avouer pour être rigoureusement juste que je suis entré dans la philosophie en écoutant ses conférences à l’université populaire de Caen sur les podcasts radiophoniques de france culture. C’est lui qui m’a donné envie de lire Platon et Sénèque qui sont en opposition avec sa propre philosophie. Si je connais Bergson, Berlin, Deleuze, Foucault, Sartre, Aaron, Levi Strauss, Cyrulnick, Peter Singer et nombre d’autres philosophes c’est toujours grâce à lui.

 Je pense que le problème ici comme ailleurs dans les sciences humaines, c’est la nécessité d’avoir une interprète afin de décoder. En aucun endroit, Onfray ne dit détenir la vérité. Il nous livre toujours SA vérité, avec laquelle on peut être ou ne pas être d’accord et il enjoint chacun à se rendre aux textes, de mettre ces derniers en relation avec la biographie de l’auteur, et d’en tirer nos propres conclusions tandis qu’il nous livre la sienne.

 Il tient cette méthode de son propre histoire, et de son propre maître, Lucien Jerphagnon, grand spécialiste de la philosphie antique, et aussi spiritualiste qu’Onfray est matérialiste.

 Le débat actuel ressemble diablement à la réforme protestante. D’un côté nous avons Mme Roudinesco and Co. qui nous disent sur le comment de devoir comprendre les thèses et les écrits Freudiens. De l’autre côté nous avons les courants de pensée adeptes des thérapies cognitivo-comportementaux (TCC) qui croient en la méconnaissance des méandres de l’esprit humain et qui se bornent à traiter les symptômes. Et enfin nous avons Onfray qui fait un livre, pas pour prendre position pour les uns ou les autres, mais pour dénoncer les bases de la fabrication de la « science » psychanalytique et en plaçant Freud non en tant que médecin scientifique, mais d’un philosophe comme un autre dont on a le droit de lire l’oeuvre non en tant que vérité scientifique mais en tant qu’oeuvre philosophique, et dans ce cas, l’oeuvre selon Onfray (qui reprend Nietzsche de la préface du Gai-savoir) n’est que la biographie de celui qui l’écrit et non une vérité scientifique révélée.

 J’espère avoir donné à quelques uns de vos lecteurs, l’envie de faire leur propre expérience en parcourant les écrits d’Onfray.

 Bien amicalement.

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