La mondialisation revêt diverses facettes et nous en décrirons trois formes. Il ne s’agit pas d’un concept unique à prendre ou à laisser. Quand on parle de mondialisation, on mélange en permanence les affaires internationales et la concurrence déloyale comme si les deux étaient liés. On a aussi le tort de croire qu’il s’agit d’un marché important, alors que les marchés intérieurs sont pour l’instant bien supérieurs en valeur. Les exportations de la France en 2004 vers les pays pauvres ne font qu’un petit 3,6% de notre PIB.
Aujourd’hui, le monde est constitué de blocs économiques au sein desquels les pays ont une similitude de coûts de production, de niveau de vie, de réglementation du travail, de normes de sécurité et environnementale ainsi que des prix de marché. Dans un bloc on pourrait mettre l’Europe de l’Ouest, les USA, le Canada et peut-être le Japon. Dans un autre, l’Europe de l’Est. Dans un troisième les pays asiatiques. Dans un quatrième les pays d’Amérique latine. Le reste est le no-mans-land économique, en quelque sorte la nouvelle frontière.
Les trois formes de mondialisation sont :
1/ La mise en concurrence libre et non faussée des entreprises au sein d’un même bloc est possible bien que discutable dans de nombreux cas. Je ne crois pas beaucoup aux bienfaits de la concurrence. Lorsqu’elle se fait entre deux entreprises de même taille, elle est bénéfique. Dés que l’équilibre est rompu il s’agit simplement de mettre dans une même cage un chat et une souris puis d’observer ce qui se passe. On n’y gagne ni en qualité, ni en diversité des produits, ni en prix.
2/ Le déplacement des capitaux entre deux blocs est bénéfique dans la mesure où on apporte de nouvelles techniques et un nouveau savoir faire. Les entreprises multi-nationales font globalement progresser les choses mais n’enrichissent pas beaucoup leur pays d’origine.
Par exemple, les engagements de Peugeot en Chine ou de Toyota en Europe sont positifs pour les pays destinataires, pas pour les pays d’origine. Remarquons que dans ce cas les entreprises sont locales sur le plan juridique ce que peu de personnes comprennent. Toyota en France est gérée selon le droit français et Peugeot en Chine est géré selon le droit chinois. Il faut être naïf pour croire que les implantations de Peugeot en Chine rapportent quoi que ce soit à la France. Le premier mois on envoie une dizaine d’expatriés pour démarrer l’affaire. Ensuite, ils emploient des chinois, achètent à des fournisseurs asiatiques, payent des impôts en Chine et s’il leur reste du bénéfice j’espère qu’ils sont suffisamment intelligent pour le mettre dans une banque aux Iles Caïmans.
3/ Là où le mondialisme devient totalement pervers est lorsque l’on veut déplacer librement les biens et les personnes entre deux blocs. C’est malheureusement la voie choisie par nos hommes politiques, par la Commisison Européenne et par l’OMC qui est le fruit de leur théories mondialistes.
Ce sont d’ailleurs les mêmes forces que l’on retrouve derrière l’immigration libre, le métissage obligatoire et l’abaissement des tarifs douaniers. Les grands marchands internationaux sont capables d’acheter un cargo de basket dans le tiers-monde pour le livrer à 10 fois son prix d’achat à Rotterdam. Accepter cela, c’est mettre en concurrence déloyale, libre et non faussée les travailleurs européens avec des quasi-esclaves. La seule conséquence à terme est l’abaissement du niveau de vie européen à celui du tiers-monde. Si l’on tolère ce jeu, les entreprises qui ne le suivent pas et continuent à produire chez nous sont condamnés à disparaître. On finira par ne plus rien faire du tout. Le pipeau sur la fuite en avant vers la haute technologie ne résiste pas à la première analyse. Tout le monde n’a pas les moyens intellectuels ni l’envie de travailler dans les laboratoires de l’Ecole Polytechnique ou de Normale Sup. Et les autres on en fait quoi ? On les pique ? De toute manière les chinois et les indiens nous concurrencent sans difficulté sur les domaines dits de pointe. Dans la société il faut une place pour tout le monde, à tous les niveaux. On doit aussi pouvoir gagner sa vie en France en y fabriquant des balais et des casseroles. Ne pas le faire nous pousse vers la misère et nous rend dépendants des autres pays. C’est une régression.
Ce troisième volet du mondialisme est tout aussi pervers pour les pays en voie de développement qui se voient privés des ressources internes pour développer ce dont ils ont besoin. Au lieu de leur proposer l’auto-suffisance on les plonge dans la dépendance.
En résumé : oui au libre échange dans des blocs de pays comparables, oui aux investissements entre des blocs différents et résolument non au libre transit des biens et des personnes entre deux blocs différents. Le commerce international doit se limiter aux compléments et ne pas se substituter à ce que l’on produit chez soi.
Au délocalisations des emplois opposons la localisation des ventes. Que les moulins à cafés faits en Chine soient vendus au milliard de chinois. Cela incitera SEB à rouvrir des usines en France pour satisfaire le marché européen.
Au niveau politique les solutions sont simples et demandent un peu de courage.
1 - Renforcer le bloc européen comme espace économique réservé aux entreprises européennes. Cela signifie qu’il faut établir un fond dans lequel seront versés des taxes à l’importation qui élèveront les produits étrangers au niveau de coût du marché européen. Cela peut aussi être fait par l’imposition de quotas par produits, les quotas étant vendus aux enchères. La première mesure à prendre au niveau européen est la priorité européenne, aussi bien à l’emploi des personnes qu’à l’achat des biens. Ceci présuppose de fixer un périmètre à l’Europe.
2 - Mettre en place des politiques de redéploiment de l’activité industrielle en luttant efficacement contre les surproductions. Cela se fait par des mesures fiscales. Ce sont les surproductions (acier, automobile, agriculture ...) mal gérées qui nous ont conduit au précipice où nous sommes. Arrêter la mise en concurrence des grands groupes nationalisés au sein de l’Europe car elle conduit à une baisse de la qualité des services, à une augmentation des prix et à une mise au chômage de milliers de gens par la recherche d’économies d’échelle. Il n’y a aucune raison que l’électricité belge soit rachetée par la française ou l’italienne.
3 - Favoriser le développement des petites entreprises et particulièrement des entreprises familiales qui sont les seules à même de reconstituer le tissus industriel de nos pays et de recréer la diversité des produits que nous avons perdue. Il faut supprimer l’ISF, les droits de succession, reconnaître la constitution d’un patrimoine familial comme une ressource pour la nation, autoriser le transfert d’argents entre membres d’une même famille. La chasse au soit-disant riche doit s’arrêter net car nous finirons tous pauvres. Le riche c’est vous ! ne vous y trompez pas.
Tout ceci n’empêche pas nos grands groupes industriels d’aller s’implanter en Afrique pour concurrencer les chinois sur le marché brésilien. Ceci est une autre question qu’il faut savoir séparer de notre survie en tant que société developpée.
Le principal mensonge des théoriciens du mondialisme est d’essayer de nous faire croire que le développement passe nécessairement par les échanges internationaux. C’est faux, archi-faux et l’histoire le prouve. Le développement industriel sans précédent de l’Angleterre au 18° siècle, de l’Allemagne et de la France au 19° s’est fait localement sans être porté par des calculs d’exportations. L’automobile, la sidérurgie, la chimie, l’aviation et l’électricité se sont développés en France sans aucune exportation ni importation autre que quelques matières premières qui nous manquaient. Pourquoi donc aujourd’hui l’Afrique ne pourrait-elle pas se développer si on n’achète pas son coton ?
A notre niveau, le seul moyen non violent de répondre à la question posée est de voter pour ceux qui pensent français.
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