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Commentaire de eric

sur Michel Onfray, intellectuel taliban ou bienfaiteur de la philosophie ?


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eric 25 avril 2010 08:02

Personnellement j’ai lu avec beaucoup d’attention le traité d’athéologie qui m’a fait l’impression d’un traité d’ânerie pontifiantes et prétentieuses. Je l’ai fait parce que quand un type arrive à vendre 300 000 exemplaires d’un truc de ce genre, cela signifie qu’une partie de la population, qui plus est une partie militante et engagé en principe, se reconnait dans ses idées et que c’est en soi un phénomène intéressant.
C’est une sorte de kasha, mélangeant un peu toutes les racines des gauches, réactualisées à la lumière des libérations sociétales américaines. C’est postnéomarxien, after pshy, néoanticlérical, ésotériquo solaire, sous marcusien et raélien sans le savoir. Soit dit enpassant, ce n’est pas très rassurant sur l’état des gauches...
Emmanuel Todd a amplement démontré que les gauches arrivistes en leur enfance sont, sur les plans démographiques, sociologique, humain et culturel, des phénomènes étroitement comparables, effectivement, aux islamiques intégriste et notamment aux talibans.
En revanche, nos nouvelles gauches plus ou moins arrivées sont toujours aussi dogmatiques mais beaucoup moins physiquement violentes. En ce sens, votre comparaison me semble un peu injuste.
Néanmoins, dans les luttes idéologiques creuses en interne, et sur le plan symbolique, la violence reste de mise.
Dans un milieu ou la légitimité, mais aussi la reconnaissance, les pouvoirs, les poste,et l’ego des individus, reposent sur la maitrise du discours collectif beaucoup plus que sur les actes ou les réalisations, il est particulièrement important d’avoir raison.
En général cela débouche sur des arguties creuses et des rivalités de personne sans intérêt.

Comme les gauches sont définitivement en panne d’idées neuves, un des trucs pour faire taire ses adversaires, consiste à aller piocher ans la riche pensée de droite pour utiliser ses critiques censées raisonnables et modérées et les administrer à ses rivaux internes, non sans continuer à traiter ses source de sbire de l’élite utlra libérale mondialisée.

Ainsi, après avoir encensé l’URSS une cinquantaine d’année, ces gens se sont mis à la dénoncer tout en continuant à traiter de réac, les gens lucide qui disait la vérité sans eux.

Comme à la lecture du traité ,il apparait qu’Onfray a du parcourir Girard, j’imagine qu’il reprend l’idée que la pshy est une sorte de chamanisme contemporain en moins efficace, sans prendre le temps et le travail nécessaire pour trier le bon grain de l’ivraie dans les écrits de Freud comme Girard.

Comme il s’attaque ainsi à l’égo et au portefeuille de la gauche freudienne, nul doute que les polémiques vont faire rage, mais sur le plan intellectuel, c’est aussi passionnant que les luttes stériles entre Lénine Totsky et Staline se battant pour le pouvoir autour d’un profond consensus sur la nécessité de la disparition des koulaks en tant que classe.

En tant que supposé kulak potentiel, je dois avouer que j’ai du mal à m’intéresser à ces passionnantes controverses. Qu’ils s’entredéchirent autour de leurs âneries, il sera toujours temps de découvrir auxquels d’entre eux la gauche accordera le privilège de nous traiter légitimement de réac.

Si je peu me permettre un pronostic, avec la hausse du niveau moyen de l’enseignement et la démocratisation intellectuelle relative de la gauche, il est permis dépenser que le moins compliqué à comprendre, le plus simpliste, l’emportera, je parierai personnellement sur Onfray.


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