A priori, vous n’avez pas lu ces études et ayant quand même pas mal publié dans des revues à comité de lecture, je suis assez éloigné du café du commerce, et suis relativement bien placé pour évaluer la rigueur d’une méthodologie scientifique, l’ayant même enseigné.
La controverse autour de l’adoption par des couples homosexuels, alimentée par une opposition farouche de bon nombre de psychanalystes, repose sur l’Oedipe et les supposées identifications à la mère et/ou au père, objets d’amour ou rival. L’idée de ces psychanalystes est que dans un tel environnement familial, le complexe d’Oedipe ne pourrait être dépassé, et le processus d’identification forcément bancal.
Le problème, pour ma part, est qu’il y a confusion entre parentalité et nécessité biologique de l’hétérosexualité pour enfanter. Or, il existe bien des cultures dans lesquelles la notion de couple parental hétérosexuel n’a pas de sens, ou dans lesquelles l’enfant se construit davantage dans un milieu quasi exclusivement féminin. L’enfant n’en devient pas pour autant homosexuel, ou ne présente pas de troubles de la sexualité, ou de la personnalité.
Pour moi, la difficulté réside davantage pour l’enfant de la spécificité singulière de son milieu familial en regard des normes socioculturelles, comme cela fut difficile pour l’enfant de divorcés d’échapper aux jugements et aux quolibets de ses pairs quand ils étaient l’exception.