@ Philou017. Je ne faisais par référence au fonctionnement psychologique, mais à la construction intellectuelle, à le genèse d’un modèle théorique, qui se nourrit des connaissances inscrites dans une dimension temporelle et socioculturelle. La place dévolue à la femme, à l’homme, à leurs rôles, dans la conception freudienne initiale, doit être appréhendée en regard des normes socioculturelles de la société bourgeoise du début du XXeme siècle et de la culture juive.
Pour ce qui est de l’inné et de l’acquis, cette conception dichotomique est une impasse. De plus en plus de chercheurs considèrent qu’il quasiment impossible d’extraire l’un sans prendre en considération l’autre. Ainsi, l’expression même des gènes ne peut faire l’économie du milieu chimique dans laquelle elle se produit, et des rapports d’interaction qu’un gène entretient avec les autres. Pour ce qui est de la construction de la personnalité, si une partie des dispositions tempéramentales sont bien définies par des caractéristiques héréditaires, ces dernières sont largement modulées par l’histoire de l’individu, par ses expériences, d’où les concepts d’épigenèse probabiliste et de canalisation expérientielle.
@ JL. Pour ce q ui est du complexe d’Oedipe, déjà Wallon en avait fait une critique en évoquant plutôt le rôle de multiples identifications dans la construction de l’individu plutôt qu’une focalisation sur la mère et sur le père (Wallon qui construisit son modèle théorique sur la basse de l’observation de plus de 200 enfants, et non pas 4 ou 5 comme Freud). L’oedipe ne tient pas la route car dans certaines cultures la parentalité réduite à un couple hétérosexuel n’existe pas, et cela n’empêche en rien les enfants de se construire et de correspondre aux attentes socioculturelles concernant l’homme ou la femme.
@ Sisyphe : « Le »ça« est le réservoir premier de l’énergie psychique où s’affrontent les pulsions de vie et de mort. Ses contenus inconscients sont d’origine diverses : tendances héréditaires, exigences somatiques, faits acquis refoulés, etc. ». L’homme en développement« de J. Bideaud, O. Houdé et J.-L. Pedinielli, p.53, PUF.
»Dire que le « ça » est inconscient ne revient pas à dire qu’il est l’inconscient. (...) le « ça » rend plus évidente la source biologique des pulsions : il est ouvert, à son extrêmité, du côté somatique. (...). L’importance attachée à un état bio-énergétique des pulsions ne conduit pour autant à parler d’un naturalisme biologique de Freud...« Dictionnaire de la Psychanalyse, Larousse.
Enfin, je vous invite à lire Tran-Thong, (1972), »Stades et concept de stades dans la psychologie contemporaine" Librairie Philosophique J. Vrin, Paris.