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Commentaire de François-Ferdinand De la Friche en Souche

sur Comment et jusqu'où dire « non » en famille ?


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Le questionnaire est biaisé si ce n’est orienté dés lors qu’on y arrive après avoir lu un article qui part dans toutes les directions et opère dans des champs différents sans lien ou corrélation directe : de fait comment répondre au questionnaire ? Il aurait fallu semble-t-il simplement proposer le questionnaire tel quel sans le contextualiser avec l’article le précédant : vous opérez un cadrage et orienter a priori la lecture de ce questionnaire : ce qui va à l’encontre de tout souci d’objectivité : les sondages d’opinion ou les questionnaires de ce genre sont proposés sans contexte ou cadrage a priori : le but étant d’obtenir des informations les moins biaisées possibles : autant dire que le résultat que vous obtiendrez n’aura qu’une valeur relative bien moindre comparée à celle déjà relative des sondages/questionnaires habituels.

 

En effet en intro après avoir présenté les configurations les plus extrêmes voir improbables « …être de gauche quand toute sa famille est à droite…catholique dans une famille de musulmans… » Vous connotez négativement et automatiquement l’adoption naturelle d’un modèle parental, familial ou culturelle (je vous rappelle pour simple information que l’adoption et la reproduction de tels modèles est ce qui forme la base de toute culture humaine : sans cette continuité historique et générationnelle aucune culture n’aurait pu émerger) à la notion de contrainte ou bien encore à une simple reproduction : d’emblée est faite l’impasse sur l’évolution singulière individuelle et les diverses étapes dans l’éducation et l’apprentissage qui dans nos sociétés se déroulent le plus souvent en dehors de la sphère familiale. Vous continuez ensuite en posant le comment : comment s’autonomiser ? comment s’affirmer au sein de sa famille ? il aurait été intéressant de d’abord proposé le pourquoi et de dire en quoi cela relèverait de la nécessité ou serait impératif de s’affirmer sans compter que cette formule « affirmer sa différence » est quelque peu vague : quelle différence ? et si différence : il n’y a pas ?

Enfin arrive-t-on à la fin de cette certes courte mais dense introduction, aux concepts de désobéissance au modèle parental, transgression des règles explicites/implicites et saut direct dans un autre registre : celui de la liberté individuelle et citoyenneté : désolé mais c’est là en quelques phrases et formules : la meilleure façon de biaiser et orienter voir empêcher les réponses à votre questionnaire : bref cela est bien confus :  vous posez la question suivante : « La culture du « non » en famille est-elle ou non une condition pour le développement de l’esprit critique et de l’individualité du futur citoyen ? »

 

Il n’existe pas de culture du non : pas plus qu’elle n’est une condition au développement de l’esprit critique ni de cette énigmatique individualité du futur citoyen (j’imagine que vous évoquez personnalité, singularité ?) : question à nouveau orientée puisqu’elle sous-entend ou implique que seul l’individualisme (de plus affirmé) supporterait l’esprit critique : qui en allant plus loin dans la lecture de votre article s’apparenterait plus ou moins à la désobéissance à l’autorité autant parentale qu’étatique, politique, religieuse, etc…qui elle s’opposerait à cette esprit critique parce que strictement supportée par la soumission ou à la discipline : ce qui rejette d’emblée les situations où cela relève de la nécessité.

 

Bref : questionnaire :

Pensez-vous que désobéir au modèle parental est nécessaire ? Utile ? Irrespectueux ?

Question autant vague qu’opérant dans des registres différents : d’un : désobéissance et nécessité ? la nécessité est requise généralement en cas de situation extrême : d’emblée le questionnaire réduit le champ des personnes à même de répondre ; de deux après évocation du concept de nécessité passage à celui d’utilité : quelle utilité ? dans quel registre ? enfin irrespectueux ? il me semble que dés lors qu’on suggère désobéissance cela implique remise en cause de telle ou telle autorité et donc automatiquement toute notion de respect devient somme toute relative : désobéir à telle ou telle autorité : c’est ne plus la reconnaître : le respect étant corrélé à cette notion de reconnaissance mutuelle/réciproque : si je brise ce lien : automatiquement je me place en dehors du champ du respect stricto sensu…ce qui ne veut pas dire les liens affectifs ne sont pas maintenus.

 

Comment peut-on affirmer sa différence, sa liberté de ne pas penser ou vivre comme on l’a appris, et conserver des bonnes relations avec ses proches ?

 

Rebelote : d’emblée est supposée que l’affirmation de telle ou telle différence ou modèles de vie/pensée divergents aurait un impact négatif sur les relations non plus ici avec uniquement les parents mais les proches : à quoi renvoie le terme proches  ?  

 

Comment avez-vous affronté le désaccord avec vos proches ? pareil qui entre dans la catégorie proches ? et pourquoi réduire le nombre de participants potentiels pouvant répondre en considérant d’emblée situations conflictuelles (affrontement, désaccord..) alors que l’article précédant le questionnaire tendait à enfermer presque tout le monde dans cette culture du non.

 

 

Quelles sont les limites à la transgression des règles établies par les parents, et à plus forte raison par les autorités ?

 

Question au mieux stupide au pire absurde : toute transgression est par définition un franchissement des limites : dés lors il n’y a plus de limites en tout cas relevant d’une autorité coercitive externe à l’individu.Partant de là à nouveau gradation dans les manifestations de ces transgressions ; et encore une fois passage de la sphère familiale à un autre domaine : autorités (j’imagine qu’il s’agit là de l’Etat) donc à nouveau comment voulez-vous que l’on réponde : il existe une différence tout de même entre l’ado qui rentre pas à minuit comme promis et le résistant qui va faire sauter un convoi de SS…    

 

Comment s’affranchir de la tutelle familiale sans se soumettre à d’autres conditionnements (modes, médias, publicités, web, etc.) ?

Bon çà, c’est un peu mon obsession : en se rappelant que nous sommes des êtres culturels, et en préservant sa singularité qu’en agissant afin que l’anti-culture de Conditionnement&Contrôle (vos modes, médias, pubs, etc…) ne subsitue pas à la Culture et l’anéantisse à court ou moyen terme : ce qui veut dire donc en préservant/cultivant  sa singularité propre et en respectant les singularités autres.

 

Dans une société de l’enfant roi, faut-il au contraire restaurer le respect de l’autorité familiale ? Comment ?

L’autorité familiale ou parentale est autant naturelle que d’ordre culturel : donc supporter tel que vous le faites l’individualisme affirmé ou exacerbé dans votre article en supposant que là réside le germe de l’esprit critique me semble être une réponse à votre question pour comment ne pas y arriver. Ensuite le concept de l’enfant-roi ne sert qu’à cacher une réalité bien plus agissante et effrayante : celle du clone-consommateur dont l’esprit critique est en proportion inverse de son taux d’endettement.

 

Conclusion : si vous souhaitez que des individus répondent le plus objectivement possible à un questionnaire dont le but évident est la collecte de données/informations afin de les analyser a posteriori : d’un évitez d’orienter ou de cadrer a priori (à moins que cela soit une stratégie particulière ?) deux : posez des questions ciblées et permettant soit d’y répondre soit des réponses courtes et concises de la part du maximum possible de participants.

 

 

 


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