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Commentaire de @distance

sur Comment et jusqu'où dire « non » en famille ?


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@distance @distance 27 avril 2010 11:52

On persiste à déclarer que la désobéissance des enfants aux parents est un acte répréhensible qui doit être châtié, et pourtant la désobéissance des enfants est le plus souvent déterminée par l’incompréhension et provoquée par 1es parents eux-mêmes.

Donner un ordre à un petit enfant est utile, car il est parfois incapable de se conduire lui-même ; il a besoin, pour s’orienter, d’être appuyé et soutenu par les conseils de ses parents ; encore faut-il que les parents soient des êtres raisonnables et logiques et que leur autorité ne se manifeste pas fréquemment d’une manière arbitraire et ridicule.


L’enfant veut savoir, connaître, s’intéresse à toute chose, remarque les moindres détails, et cherche à pénétrer le mystère de ce qui l’entoure : il fonce tête baissée à la découverte de la vie et agit avec toute la fougue et l’impétuosité que lui communique la jeunesse. Il est donc parfois utile de réfréner en lui l’instinct qui peut lui faire commettre des mouvements, des actes dangereux pour lui-même ; mais il faut le faire intelligemment, avec perspicacité et mesure, si l’on veut en être compris et, en conséquence, écouté.

Hélàs, de plus en plus de parents, d’adultes, ont le plus grand tort de croire leur enfant inaccessible à la raison et l’on se refuse à discuter avec lui. On a trop peu souvent l’habitude de répondre à ses questions et on juge inutile de l’initier aux causes de l’ordre qu’on lui donne et c’est pourquoi tant d’enfants désobéissent.

« l’enfant doit être obéissant sans chercher à approfondir » :
raisonnement ridicule, car l’enfant veut savoir, et pour atteindre son but, il désobéit. On le punit, mais cela ne change rien du tout, un enfant ne reculant pas devant une punition quelconque, lorsqu’il veut satisfaire une fantaisie ou un caprice.

prenons deux exemples :
quel est le « moraliste » qui soutiendra que l’enfant commet un acte répréhensible
- lorsqu’il refuse à son père ivrogne et violent d’aller lui chercher de l’alcool ?
- ou lorsqu’il refuse de rentrer dans la spirale de la haine où sa famille, sous des pretextes religieux et/ou politiques, voudrait l’entraîner ?

L’enfant a-t-il raison ou tort lorsqu’on lui demande d’obéir et de s’humilier pour satisfaire à l’autoritarisme de ses parents ?

En vérité, il est bien difficile aux moralistes d’établir des bornes pour marquer le point où la désobéissance cesse d’être immorale. Toute obéissance passive, aveugle, irraisonnée est nuisible, et si on inculque aux enfants les beautés et les bienfaits provoqués par l’obéissance et les méfaits et les crimes occasionnés par la désobéissance, ce n’est que pour les préparer à une vie de mensonge, de veulerie et d’esclavage.


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