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Commentaire de Herbert Sogno

sur La corrida est un triple symbole


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Herbert Sogno Herbert Sogno 28 avril 2010 10:14

@Alpaco

Pour en revenir à notre discussion, si vous me demandez si je cautionne un discours réformiste pour moins de souffrance, biensûr. Si pour préserver la dignité des afficionados et leur bonheur de s’amuser avec des bovins, on peut les amener progressivement à remplacer le spectacle de l’éxécuction mengelienne par une fête rurale sans violence, je signe tout de suite.
Mais ce que vous me demandez plus subtilement, c’est de faire usage de diplomatie. Vous voulez que je ne me contente pas de respecter leur liberté d’expression, mais d’afficher un respect pour eux. Or tout mon article explique comme ça m’est difficile ; je ne peux pas me fourvoyer dans tant d’hypocrisie.
A l’issue de ce débat, ce qui ressort, c’est qu’aucun d’entre eux n’a su dire ce qu’il trouvait de beau dans la corrida. Et pour cause, ce doit être impossible à défendre, de décrire la beauté qu’on trouve à la torture fatale d’un mammifère de 500 kg. On passe automatiquement pour un malade et c’est bien pour ça que la torture des animaux sans objet utilitariste est par défaut interdite.
En vérité, la seule beauté qu’on puisse y trouver est dans le talent de l’opérateur ; comme dans les pieds d’un footballeur, dont on peut trouver qu’il a un très beau jeu. Mais faire des détours par la passion du taureau et la beauté de sa vie dans les champs pour décrire la beauté de la corrida est une telle imposture qu’elle se passe de commentaires. King al batar a eu l’honnêteté de reconnaitre que sa motivation émane d’un goût pour la violence mais croit à tort que ce goût est partagé par le reste de l’humanité. C’est de là qu’émerge la dichotomie. Dans tous les cas, la violence a pour vocation à être réprimée pour en fixer des limites, comme le montrent toutes les dispositions prises par la moi pour l’encadrer. Mais c’est ce goût de la violence qu’il faut élucider. Il y a un parallèle incontestable entre la légitimisation de ce goût de la violence réclamée collectivement par les afficionados pour des êtres située de l’autre côté d’une certaine frontière ( ici celle de l’hominité ) et les pires tragédies de l’histoires. C’est pourquoi ce goût a un caractère déviant et ne peut souffrir de compromission.


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