Bien cher Avis,
Reprenons point par point :
Sur l’importance, ok, on diffère ; mais ne dites pas que ça ne m’affecte pas ; comme je vous l’ai maintes fois fait savoir, je n’y suis pas indifférent. L’âme d’une race vit dans le coeur des hommes qui l’entretiennent ou qui l’admirent. Elle n’a pas de ressenti propre ; c’est pourquoi, pour reprendre le paradoxe souligné par Actias, j’opte pour arrêter de torturer à mort des taureaux, quitte à ce que leur race s’éteigne plutôt que de continuer cette boucherie, fût-ce même pour préserver leur race. Et je rajoute encore une fois que je suppose qu’elle serait maintenue à flot à titre conservatoire, bien que sans certitude.
Pour la suite, je suis surpris de votre étonnement. Comme je vous l’ai rappelé, je n’ai pas évoqué le thème d’égalité des crimes dans le raisonnement développé dans mon 3ème volet, parce que c’est inutile. Néanmoins mon point de vue transparait clairement dans son introduction et je m’attendais d’ailleurs à ce que vous le mentionniez. Lorsque j’ai affirmé la difficulté ressentie par les antis à se retenir de traiter les afi de nazis ( j’ai rajouté radicaux à anti dans la version de l’article que je compte publier dans le post ) , j’ai terminé l’explication par « pour eux c’est non seulement la même démarche, mais rigoureusement la même action » ou à peu près.
Comprenez bien ce que vous souhaitez valider.
Qu’est-ce qui fait que la plupart des gens n’accordent pas la même valeur à la vie d’un homme et à celle d’un animal sujet - ou sentient, genre mammifère placentaire de forte corpulence pour être incontesté ? C’est qu’un homme, vous pouvez l’inviter à table et vous payez un bonne tranche de rigolade, devenir son ami, l’épouser, faire des enfants avec ou lui devoir un monument de la physique du genre de La Relativité Générale ( j’ai pris l’écrit d’un juif, c’est vous dire si je m’attendais à ce que vous rebondissiez sur mon introduction ). Or même avec le plus vif des chimpanzés, à part devenir son ami, vous ne pouvez rien faire de tout ça. Tout simplement parce qu’il y a une échelle de potentialité - un peut comme le gradient d’altérité, mis à part que celui-ci est centré sur soi.
Seulement décréter qu’à une échelle de potentialité correspond ( on parle de bijection en mathématiques ) une échelle de valeur de vie, c’est cautionner que le manutentionnaire inculte mérite moins de vivre que le savant génial, ou le trisomique autiste que le manutentionnaire, etc.... Or une des grandeurs de l’humanité est justement d’affirmer que ce principe est non seulement immoral, mais monstrueux, abjecte et bani sans appel.
Mais on refuse d’étendre cete disposition spirituelle à l’animal sentient à cause d’une part d’une tradition millénaire de son exploitation, et du refoulement qu’on en fait dans son altérité, que ce soit par défaut de perception ou souci de justification.
Mais évidemment, pour moi, la vie d’un animal sujet n’a pas moins de valeur que celle d’un homme, précisément parce que je suis un homme cohérent. Ce qui fait la valeur d’une vie ( au sens qui s’oppose à la mort ) , c’est l’attachement sentient de son bénéficiaire à la conserver. Et là, nous sommes tous égaux.