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Commentaire de minijack

sur Les ventes s'effrondrent sur iTunes


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minijack minijack 17 décembre 2006 18:58

(IP:xxx.x9.140.238) le 17 décembre 2006 à 01H08) dit : « Le droit d’auteur et autres brevets sont morts ! Il n’y a plus lieu d’y revenir ! Le faux débat a assez duré. Les nouvelles pratiques sont là et elles se répandent très vite. »

Mais de quoi parlez-vous donc ? Quel « faux-débat » ? Et de quel droit voudriez-vous l’enterrer ? Les « nouvelles pratiques » que vous semblez vouloir faire adopter comme règle commune ne sont intéressantes si elles ne vont pas en sens contraire des intérêts de la civilisation. Et ce n’est pas parce qu’elle se répandent vite qu’elles sont nécessairement bonnes. Le virus du SIDA lui aussi s’est répandu très vite, précisément à cause de l’esprit libertaire d’autres « échangistes » ! Je n’en fait pas pour autant un modèle d’expansion civilisatrice.

Le roi est mort... Vive le roi ! Le « Droit d’Auteur » en France (le Copyright ailleurs) sont la résultante d’une situation qu’il fallait résoudre : « Comment rémunérer les auteurs pour la contribution qu’ils apportent à la société ? » Et à mon sens, c’est une question INCONTOURNABLE dans quelque société où l’on vive. Abolir les présentes règles ne résoudra pas la question qui restera toujours posée !

Et ne m’opposez pas l’exemple du logiciel libre qui est par nature une collaboration bénévole de type associatif. Je connais la question du bénévolat et de l’associatif. Ca n’a jamais fait vivre les gens entreprenants qui iront entreprendre ailleurs. En tuant la rémunération des créateurs, on tue la création individuelle qui représente 99,99% de l’Art.

La société humaine n’est pas un fourmilière. Sa force est précisément dans les « ressources individuelles cumulées », et non dans des « ressources collectives ». C’est pourquoi les fourmilières sont depuis des millénaires dans le même état figé « d’in-civilisation », sans aucune capacité de « mutation interne », contrairement à la société humaine dont les mutations suivent une courbe exponentielle grâce précisément à l’addition des « capacités individuelles » ou des « talents » de chacun, et ceci est particulièrement visible depuis que le Droit d’Auteur et le Brevet existent. Cette coïncidence ne vous fait-elle pas réféchir ?

Par ailleurs, vous dites encore : « la licence globale n’a aucun avenir. La répartition ne peut-être équitable. Les lobbys seront les premiers servis et nous resterons dans la case départ. ».

Là encore, j’ai un avis complètement opposé : A condition de n’être plus répartie par la SACEM ou selon ses critères actuels de répartition (entièrement dépendants des majors et des circuits de diffusion qu’elles détiennent), la LG serait largement plus JUSTE que l’actuel mode de perception et surtout de répartition du Droit d’Auteur.

Il est aujourd’hui tout à fait possible, par des mesures sur le Net, de faire une répartition beaucoup plus large s’étendant aux innombrables créateurs volontairement ignorés des majors jusqu’à maintenant et jamais diffusés sur leurs medias. La création indépendante à diffusion trop souvent confidentielle sur les radios locales, trouve sur le Net un vecteur de diffusion internationale, impitoyable mais juste, à l’opposé des habitudes népotistes et et des règles biaisées du « showbiz majorisé ».

Le seul vrai lobby sur le Net est celui des internautes, en gros le « public ». Pourquoi voudriez-vous nous faire croire que d’autres grands méchants trusts y imposeraient nécessairement leur loi ? La pratique montre précisément le contraire : les majors sont amenées peu à peu à s’adapter au Net, et non l’inverse. En réalité, une telle argumentation nihiliste va objectivement dans le sens du conservatisme des majors. Tout le contraire de ce qu’il faut faire.

Non, « la LG, le retour » n’est pas une vue de l’esprit. Elle est la conséquence de l’évolution d’une société individualiste vers une autre société, non pas « collectiviste » — comme certains régimes morts et enterrés eux— mais « participative ». Ce qui ne veut pas dire gratuite car toute « participation » se doit d’être compensée par une autre en retour.

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