C’est à la bourre mais je n’avais pas trop l’intention de l’écrire jusqu’à ce que j’aie du temps à perdre.
Depuis quelques années maintenant, depuis que l’écriture est le média
du narcissique trop lent pour passer à la télévision et que le monde de
l’édition ne cherche qu’à se faire de l’argent facile qui vient si
rapidement quand les promotions servent des auteurs incapables ou des
auteurs vaniteux et incapables, depuis Angot quoi, il y a une certaine
plainte que l’on entend par-ci par-là, de bouches de littéraires et de
bouches d’intellectuels, de vieux éditeurs et de gens de bon goût et de
culture : la littérature actuelle ne quitte pas le royaume du
tout-à-l’égo. Grande passion des gens de revenus de rente qui
s’ennuient, d’artistes miteux amis de gens de médias, de prétentieux
assomés que leur talent ne soit vu que d’eux-mêmes et de femmes seules
qui veulent se trouver une occupation, la littérature du tout-à-l’égo
est l’outil de cette grande masse de bourgeois lassés de leur vie de
riche qui se masturbent jusqu’à l’orgasme d’imaginer que l’on puisse
enfin reconnaître un intérêt à leur vie et ne peuvent s’empêcher de
jeter à la face des autres leur vie privée en espérant pouvoir
surprendre, plaire, amuser parfois, mais jamais intéresser dans le sens
complet du mot, dans le sens définitif, du "c’est intéressant, il faut
que je m’en souvienne". Aucun intérêt n’est à trouver dans cette
littérature qui serait de crématoire si elle n’était celle des beaux
quartiers. De tout ce que le tout-à-l’égo a produit, il n’y a au mieux
et en restant optimiste qu’un style d’écriture relativement méritant à
trouver ici, une anecdote mémorable à trouver là, parmi ces dizaines de
milliers de pages tout juste trois ou quatre éléments peuvent être
sauvés de l’indignation des lecteurs. Cette littérature-là n’est bonne
que pour satisfaire ses auteurs et les quelques personnes poussées par
la promo à croire réellement être devenus des gens cultivés pour avoir
lu du Beigbeder. Elle n’a servi qu’à satisfaire une si morne bourgeoisie
qui en fin de XXe siècle ne trouvait plus d’aventures à conter ou
d’histoire à vivre, tant le monde a cherché à cesser de tourner depuis
les années 1960. Elle est la dernière bille à tomber dans le puits de
l’histoire, la bille qui annonce que l’écriture n’a plus de sens puisque
l’histoire n’avance plus, cette bille qui aime se contenter du néant ou
de son proche l’infinitésimal et ne demande plus rien d’autre que
d’accepter l’inanité telle que nous l’avons voulue. Le grand rêve de
tant d’aveugles et de décervelés, la Fin de l’histoire. Pour célébrer le
néant de notre présent et l’inexistance effrayante pour les incultes de
notre avenir, gratifions ceux pour qui cette situation est appréciable
d’un droit à publier du vide sur papier qui servira toujours à faire
tenir un peu les comptes des maisons d’édition et les amitiés de leurs
directeurs.
Personnellement, ne lisant pas, je ne me suis jamais senti ne
serait-ce qu’un tant soit peu concerné par le cancer d’égo qui avait
pris la littérature moderne. Tout au plus m’inquiétais-je de la
décadence encore plus forte que la culture française aurait à subir par
son action. Jusqu’à ce que je tombe sur le cancer en personne venu
plaquer une éclatante métastase qui m’en a brûlé les yeux et le cortex
de son incroyable complexe d’ennui(un nouveau genre de complexe
d’infériorité) sur la première page d’Avox.
Et là, j’ai compris
pourquoi même les plus mous et les plus consensuels de ces gens de
littérature, même ces bourgeois incapables de considérer débattre
ailleurs que dans une salle bien chauffée et confortable, même ceux qui
sont nommés égratigneurs du système producteur de sous-littérature par
chuchotements, de crainte de réveiller la bête et d’être maltraités par
toute l’édition parisienne, même ceux-là l’attaquaient frontalement.
J’ai compris, comme une coulée de goudron qui me serait passée dans la
tête. J’ai vu ce combien l’emmerdement que je ressentais à lire pouvait
rapidement se transformer en mépris pour des personnes qui ont une
prétention à l’égale de leur vide culturel, pour ceux dont la vie est
vide et dont l’écriture n’est qu’une copie forcément inférieure à leur
vie. J’ai lu ce texte.
Je l’ai lu bien lentement, en espérant être
tombé sur un sujet digne d’intérêt. Après le premier paragraphe, j’ai
pensé ceci :"Bon eh bien elle ne se prend pas pour de la merde et elle
aime se faire tirer pour se détendre...et ?"
Puis ces lignes,
Je vous choque,
là ? Non.
Je vous gêne, au moins ?
Non.
Je vous mets vaguement mal à l’aise, peut-être ? Non.
Vous êtes déçus ? Oui, d’avoir perdu
mon temps à lire ceci en espérant apprendre quelque chose.
C’est
que vous êtes de sacrées chochottes, c’est tout. Eh bien non plus.
Même
si tout ceci n’est qu’ironie pour servir l’harcelante idéologie
féministe, il n’y a aucun droit à la satisfaction quand on plagie une
littérature d’incapables. En plus clair, même pour dénoncer les bites
des footballeurs, votre texte ne mérite pas d’être lu d’une seule
lettre. Piquer de la sous-littérature pour en faire une démonstration
anti-phallique et venir me le mettre sous le nez ne méritait que le
commentaire que je vous avais mis avant de cliquer sur les liens de
votre papier : vous êtes une salope. Et non, les footballeurs eux ne sont
pas des salauds, juste des hommes. L’égalité homme-femme c’est un
mensonge depuis le premier instant, et cent ou mille textes de ce genre,
plagiats ironiques de littérature vide, n’y changeront rien, pas plus
par la fatigue que leur vacuité donne au lecteur que par l’éternelle
comparaison impossible que les féministes font entre femmes et hommes.
Défendre
des conneries en écrivant de la merde, vous n’êtes pas prête de
m’entendre vous faire des compliments.