Afghanistan :
large recours aux drones pour éviter... de faire des prisonniers
Confidence de fonctionnaires
américains du « Bureau of detainees » du Pentagone à un
parlementaire européen : « En Afghanistan, nous ne souhaitons pas être
confrontés aux mêmes problèmes qu’à Guantanamo, où nous ne savons pas
quoi faire de tous les prisonniers qui y sont encore détenus. C’est
pourquoi en Afghanistan ordre a été donné de faire un large usage des
drones ». Sous entendu, les tirs de ces avions sans pilote font
peut-être des victimes civiles collatérales, mais ils ont au moins un
avantages : ils ne laissent personne sur le carreau.
Cette indiscrétion, un peu
cynique, vient d’être confirmée par des officiers américains, dont les
propos sont rapportés par l’agence Reuter. Selon eux, la Cia a reçu la
consigne d’élargir ses cibles dans les zones tribales
pakistano-afghanes, y compris contre des combattants de rang
intermédiaire.
Déjà utilisé sous George Bush, le
recours aux drones a été intensifié par Barack Obama. Il aurait permis
d’éliminer de nombreux responsables taliban et d’al Qaida, selon ses
partisans.
Les statistiques viennent pourtant en
partie démentir ces affirmations. En effet sur les 500 militants tués
par des tirs de drones depuis l’été 2008, seuls 14 sont considérés comme
des « cibles de haute valeur » et 25 de « moyenne à haute valeur ».