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Commentaire de sisyphe

sur Bienvenue au bal des vampires


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sisyphe sisyphe 9 mai 2010 10:30

@ darius

Intéressant, votre lien... quelques extraits ..

A partir de l’été 2008, avec la dissipation des pressions inflationnistes, l’effort de stérilisation des entrées de capitaux a progressivement diminué avant de s’interrompre tout à fait en décembre. En janvier 2009, la PBoC a annoncé qu’elle suspendait toutes ses émissions de titres à 1 an et 3 ans. Par ailleurs, depuis septembre 2008, le RRR a été abaissé de 200pb pour les grandes banques et de 400pb pour les petites (beaucoup plus affectées par le cycle de resserrement en raison de leur part relativement faible du marché des dépôts des ménages). De ce fait, la base monétaire a progressé rapidement au 4e trimestre, atteignant même un taux inhabituellement élevé en décembre (+40 %), les autorités injectant massivement des liquidités dans le système financier en réponse à la crise.

(...)

 Illusionnisme monétaire

Comment la croissance de la base monétaire s’est-elle transmise au reste de l’économie ? Les statistiques concernant l’encours de crédit bancaire font apparaître une progression exceptionnellement soutenue au cours des derniers mois. En décembre, 765 mds RMB (88 mds EUR) de nouveaux crédits nets avaient été octroyés par les banques contre 310 mds RMB par mois en moyenne sur les 11 premiers mois 2008. Le chiffre a encore bondi en janvier, à 1651 mds RMB (190 mds EUR), soit, en un mois, l’équivalent de 40 % des nouveaux crédits accordés sur l’ensemble de l’année 2008. L’analyse officielle attribue cette hausse record au démarrage des projets prévus par le plan de relance gouvernemental dont le financement repose en partie sur le crédit bancaire.

En creux, cette interprétation laisse penser que le policy-mix mis en œuvre depuis la crise donne déjà ses premiers résultats : l’assouplissement monétaire aurait permis d’associer efficacement les acteurs économiques au stimulus budgétaire. Mais s’il semble avéré que le plan de relance a accéléré les mises en chantiers de grands projets contribuant sans doute à de nouveaux crédits bancaires (d’autant que, en la matière, les banques publiques sont aux ordres du gouvernement)

L’idée même que les baisses de taux d’intérêt se soient déjà traduites par un rebond du crédit est peu plausible : elle supposerait que les canaux de transmission de la politique de taux de la banque centrale soient opérants, ce qui n’a jamais été le cas, même avant la crise. L’augmentation de la base monétaire s’est d’ailleurs accompagnée d’une accélération des dépôts à terme (M2) aux dépens des dépôts à vue (M1), traduisant le ralentissement de l’activité ainsi qu’une plus grande prudence des entreprises et des ménages dans le contexte de la crise. Or, historiquement, la corrélation entre la croissance de M1 et celle du crédit est assez forte (voir graphique infra) : leur évolution en sens inverse depuis le dernier trimestre 2008 est donc surprenante et suggère que la reprise du crédit n’est pas non plus la conséquence directe des injections de liquidités.

De fait, la politique monétaire chinoise opère en premier lieu par les mesures administratives (RRR, encadrement du crédit). D’une part, la rigidité du régime de change limite en effet l’autonomie des taux d’intérêt chinois ; d’autre part, l’épargne chinoise abondante et captive du système bancaire national assure une ample liquidité aux principaux acteurs du secteur financier chinois (les dépôts des entreprises et des ménages représentaient, en septembre 2008, 96 % du passif total des banques commerciales d’Etat). Autrement dit, le refinancement auprès de la banque centrale est une source de fonds très marginale pour les banques commerciales. Contrairement à la plupart des autres grandes économies, la Chine a d’ailleurs été largement épargnée par les tensions sur les marchés monétaires depuis septembre. L’abondance d’épargne en Chine crée une sorte de « trappe à liquidités » structurelle qui, indépendamment du régime de change, empêche la transmission des mouvements des taux directeurs au reste de l’économie. Les baisses de taux successives depuis septembre (qui ciblent la marge d’intermédiation et non le refinancement) ont surtout eu vocation à éviter que les petites banques, moins liquides, ne soient fragilisées du fait de la crise. Mais s’agissant du marché du crédit, seules les mesures administratives sont de nature à donner une impulsion et constituent, à ce titre, les instruments véritablement opérationnels de la politique monétaire chinoise.

Ou l’on voit donc, que, contrairement, au système occidental, les banques sont bien entièrement sous le contrôle des autorités politiques ; ie de l’état.

CQFD : merci de la démonstration.

 smiley


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