Si je comprends bien, dans la grande tradition protestante, vous préconisez d’aller au texte, soi-disant révélé (que ce soit par Mahomet ou Jésus ou Moïse ou autre), et de nous faire nous même notre opinion. Exactement ce que font les intégristes musulmans qui prennent le texte et les diktats dans le sens litéral du terme.
Comme je l’ai dit dans un autre de mes commentaires, le problème avec le texte dit révélé, c’est justement la source dont il prend son origine : un dieu. Dieu est infaillible donc le texte est infaillible. Et si nous disions tout simplement que ce sont des textes provenant de la réflexion et de la synthèse de quelques bonhommes illuminés. C’est d’autant plus vrai pour les 4 évangiles canoniques qui sont des textes choisis beaucoup plus tard, en laissant de côté les évangiles apocryphes. Par ailleurs, aucun des évangélistes, si je ne m’abuse, n’ont connu, personnellement le Jésus. Le Torah, a beaucoup pompé sur le livre des morts des anciens égyptiens. On peut retrouver les 10 commandements dans le livre en question. Le coran est un manuel de synthèse (d’autres religions) et de savoir vivre pour les populations du désert de son époque. Bref. Ce sont tous des manuels de philosophie datés. On peut s’en servir aussi bien qu’on peut se servir des Lettres à Lucillius de Sénèque, des pensées de Marc-Aurèle, du Gai-savoir de Nietzsche, des Essais de Montaigne....
Je ne dénigre point la portée intellectuelle des philosophies que peuvent être les religions (dans le sens de ce qui relie les hommes) mais juste leur origine. Texte des hommes, pensée des hommes, pensée faillible comme toute pensée. Pensée qu’on peut attaquer, dénigrer, corriger ou accepter.